Nous sommes nombreux à avoir relevé la publicité consternante faite sur les ondes de NC1ere autour notamment, d'un concours qui aura lieu durant la Foire de Bourail, le concours de " MARQUAGE" de bêtes.
Ce piteux concours est organisé dans l’indifférence généralisée au bien-être animal avec la caution « morale » de la DAVAR en charge –très théorique !– de son contrôle.
Le marquage des cuirs est une brûlure volontaire du 3ème degré infligée sans analgésie-anesthésie…Si cette « technique » correspondait à un triste palliatif, du temps où l'identification animale individuelle était absente, elle n'est plus aujourd’hui techniquement justifiée.
En effet, la DAVAR (Direction des Affaires Vétérinaires, Alimentaires et Rurales), la CANC (Chambre d’agriculture de la NC) mettent en place l'IPG (Identification Pérenne Généralisée) au moyen des boucles auriculaires, et ce, sur deniers publics... Ainsi, le marquage viendrait pallier les éventuels mais improbables entrecroisements de troupeaux, par ailleurs facilement gérables par l’attribution de boucles de couleurs différentes entre troupeaux contigus. Mais s’agissant en l’espèce d’une activité « récréative », nous faisons part de notre indignation devant cette exposition « glorieuse » de la maltraitance à animaux.En conséquence, nous demandons aux organisateurs de la foire de Bourail d’annuler ce concours et, à défaut d’obtenir d’eux une telle décision, nous demandons aux Calédoniens de se garder d’assister à ce spectacle indigne.
Le folklore des rodéos est bien suffisant au compteur de la souffrance animale.
Suite à la communication de nouveaux documents attendus dans le cadre de « l’affaire des viandes hormonées », nous observons qu’environ la moitié des animaux prélevés à l’abattoir sont des femelles gestantes ; outre l’importante question d’éthique, il peut donc y avoir détournement de pratiques vétérinaires (stimulation hormonale des vaches et entrée en gestation pour des femelles programmées à l’abattage) aux fins d’augmenter le poids des carcasses… Que la gestation soit naturelle ou provoquée, quelques francs de profit supplémentaire valent-ils le sacrifice aussi systématique de 2 vies animales au lieu d’une ?
Nous déplorons par ailleurs d’autres pratiques inacceptables ayant cours chez nos éleveurs:
- la castration à vif,
- l’amputation des cornes à vif,
- l’exsanguination sans étourdissement préalable, des porcs notamment, dans les tueries particulières
- l’utilisation très fréquente du tazzer pour « orienter les bêtes »…
Sans parler des élevages concentrationnaires...
A la vue de cette énumération, on s’aperçoit que « l’élevage calédonien », ce sont les écuries d’Augias ! La DAVAR cherche encore son Héraclès…
A quoi bon continuer d'inscrire onéreusement (là encore sur fonds publics !) la Nouvelle Calédonie à l'OIE (équivalent de l’OMS –organisation mondiale de la santé- des animaux, anciennement Office International des Epizooties) si nous ne sommes pas capables d'en appliquer les chartes et le code des animaux terrestres, dont un volet important depuis 2005 est justement le bien-être animal*... ?
A quoi bon accueillir prochainement une mission d'inspecteurs de l'OIE si c'est pour continuer à piétiner, à quelques mois de leur séjour, le B.A-BA du bien-être animal ?Avec une telle légitimation de la violence aux animaux, faut-il s’étonner que la société calédonienne accouche quasi quotidiennement de comportements aussi scandaleusement violents, tant à leur égard qu’à celui des Hommes ** ?
« Une société se juge au traitement qu'elle réserve aux plus faibles de ses membres »…
Calédoniens, réveillez-vous !
Dites NON au spectacle de la violence !
Pour EPLP, la Présidente,
Martine Cornaille
* http://www.oie.int/fr/bien-etre-animal/themes-principaux/
** maltraitance à chiens, à poney, empoisonnement d’oiseaux par une « institution », sinistres règlements de compte, violences conjugales, enfants martyres…
Nous remercions notre référente vétérinaire, Mme C. Kojfer pour le concours qu’elle nous a apporté.