Gare au mercure dans les poissons
La consommation de poisson est la principale source d’exposition alimentaire de l’homme au mercure.
Cette exposition dépend du niveau de contamination des poissons consommés (niveau différent d’un poisson à l’autre, pour une même espèce), de la taille des portions servies dans l’assiette, qui peut être différente entre un enfant et un adulte, ainsi que de la fréquence de consommation. La quantité totale de mercure ingérée par un humain doit être rapportée à son poids : pour une même quantité de mercure ingérée, la toxicité est plus importante pour un enfant, moins lourd qu’un adulte. Les préconisations de consommation dépendent donc de plusieurs facteurs et les hypothèses considérées peuvent expliquer que ces préconisations soient plus ou moins sévères.
En mars 2011, EPLP est alerté par un couple d’adhérents, grands consommateurs de poisson, de sa très forte contamination au mercure. EPLP s’adresse au gouvernement pour demander les résultats d’analyses de mercure dans les poissons. Suite à cette interpellation, fin août 2011, le gouvernement émet, après enquêtes de la DAVAR et de la DASS, notamment sur 299 parturientes, des préconisations de consommation des poissons pélagiques. En septembre 2011, après plusieurs mois de relance et grâce à la ténacité d’EPLP, la DAVAR communique enfin les résultats d’analyses de mercure dans les poissons effectuées entre 2005 et 2011. Ces analyses montrent la très forte contamination de certaines espèces de poissons pélagiques, contamination connue depuis 2005 et spécifiquement relevée par une mission de l’Office alimentaire et vétérinaire de la Commission Européenne en 2007.
Rappelons qu’en Union Européenne, les poissons pélagiques sont interdits de commercialisation lorsque leur niveau de contamination en mercure est supérieur à 1 mg/kg de chair.
Depuis 2011, EPLP interpelle en vain le gouvernement pour que des mesures identiques soient prises en Nouvelle-Calédonie : seul un affichage (depuis 2015) sur certains lieux de vente recommande à la population à risque (femmes enceintes ou allaitantes, enfants de moins de 30 mois) de ne pas consommer espadon et marlin. Cette communication est dangereuse puisqu’elle incite « en creux » les autres groupes de population à consommer ces espèces.
Aujourd’hui sont publiés les résultats des analyses 2015 de mercure dans les poissons. Ils confirment la très forte contamination des grands pélagiques (cf annexe).
Face au risque en matière d’exposition alimentaire au mercure et sur la base des données de concentration moyenne et maximale en mercure mesurées depuis 2005, EPLP et UFC Que Choisir recommandent à toute la population de ne pas consommer marlin et espadon.
Le tableau ci-dessous précise les recommandations pour les populations sensibles.
La démonstration de la toxicité du mercure n’est plus à faire. EPLP a demandé en vain au gouvernement d’interdire la commercialisation des grands pélagiques présentant une contamination supérieure à 1 mg/kg de chair. Puisque des analyses libératoires ne semblent pas être possibles pour, nous dit-on, des considérations financières, et face au niveau de contamination mesuré, EPLP et UFC demandent l’arrêt immédiat de la commercialisation de l’espadon et du marlin et de tout produit de transformation en contenant.
Rappelons que pour une alimentation équilibrée, la consommation de poisson est importante, qu’elle doit être régulière et diversifiée.
Pour le conseil d’administration d’EPLP
La présidente Martine CORNAILLE
Nouméa, le 15 avril 2016 CONTACT PRESSE : 93 55 81
Pour le conseil d’administration de UFC Que Choisir Nouvelle-Calédonie
La vice-présidente Françoise KERJOUAN
Nouméa, le 15 avril 2016 CONTACT PRESSE : 75 13 24
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