Etat des lieux :
L'éducation des enfants à l'environnement concerne tous les acteurs de l'éducation, des parents à l'école, en passant par les éducateurs au sens large et se décline en trois temps : école, loisirs, familles.
Les adultes doivent également être éduqués à l'environnement.
En ce qui concerne l'enseignement public français de façon générale, il est devenu le 17ème au monde en ce qui concerne la qualité des apprentissages, et arrive en 39ème position en ce qui concerne les résultats d'apprentissage de la lecture.
La France est recordman des redoublements dans le monde. 38% des élèves à la fin du collège ont redoublé au moins une fois, contre 3% en Finlande et 0% en Corée. C'est pourtant ces pays qui obtiennent les meilleurs résultats scolaires.
On constate une déconnexion entre l'école et la réalité, qui sont perçues par l'enfant comme 2 mondes séparés, de sorte qu'il n'arrive pas à intégrer les savoirs que l'école tente de transmettre dans sa vie quotidienne.
Ceci est préjudiciable à l'esprit citoyen et éco citoyen.
Les cours restent trop souvent théoriques, de plus l'organisation de sorties sur le terrain se heurte à une réglementation de plus en plus stricte et à la lourdeur des démarches administratives, tant et si bien que tenir une binette pour planter un plant fait l'objet de débats.
L'école doit pouvoir être un lieu de vie où chacun s'investit et respecte le travail de l'autre. Les savoirs doivent pouvoir s'y appliquer dans le concret et sur le terrain. Il faut rattacher les apprentissages à leur utilité dans la vie de l'enfant et du futur adulte.
Il va sans dire qu'en ce qui concerne l'éducation à l'environnement, c'est bien dans « l'environnement », c'est à dire dans le concret, que les savoirs et l'éducation doivent se transmettre. L'environnement doit être vécu au même titre que la citoyenneté.
De plus ces pratiques sur le terrain, bien réparties dans l'emploi du temps, peuvent permettre de mieux respecter les rythmes biologiques des enfants et des adolescents.
Dans ce sens un centre de loisirs a été créé au parc forestier et une deuxième activité a été organisée à Ounjo sur le thème de la pêche.
Il existe également des classes vertes, des classes de mer et un centre de loisirs au Centre Culturel Tjibaou.
Dans le secondaire, de compétence État, en géographie par exemple, il n'y a pas de temps réellement consacré à l'environnement.
En seconde, il s'agit d'évoquer de façon transversale la notion de développement durable, c'est-à-dire qu'elle revient dans chacun des six chapitres de géographie (B.O. HS n°6 du 31 août 2000).
En terminale générale, dans les dix heures à consacrer à "un espace mondialisé» il est question de présenter d'autres logiques d'organisation de l'espace mondial et donc d'évoquer en deux heures approximativement les débats autour de la mondialisation, "sa relation avec la question du développement et avec les enjeux environnementaux» (BO du 3 octobre 2002).
Les instructions officielles « généralisation d'une éducation à l'environnement pour un développement durable » sont parues au BO n°28 du 15 juillet 2004.
La circulaire du 8 juillet 2004 (Annexe X.2) définit des axes transversaux d'éducation au développement durable mais sans aucune plage horaire dans les programmes.
Éduquer à l'environnement reste donc au bon vouloir et à la sensibilité de l'équipe enseignante qui n'est du reste pas formée dans ce but.
L'éducation à l'environnement n'a pas valeur de programme obligatoire.
La valeur non obligatoire de cet enseignement, pourtant essentiel si on considère les périls qui nous menacent, rend tout projet difficile :
volonté de parler du développement durable mais sans réels moyens dédiés : il y a conflit au niveau des dépenses engendrées par un projet environnemental ;
difficulté à mobiliser l'ensemble du personnel d'un établissement scolaire même si le chef d'établissement impulse un projet environnemental.
De plus les réformes fréquentes dans les programmes rendent le suivi des projets difficile.
Dans le primaire, de compétence de la Nouvelle-Calédonie, l'environnement est également abordé de façon transversale.
Cependant, les programmes étant de compétence de la Nouvelle-Calédonie, il est possible de les adapter aux réalités du pays et du monde actuel en matière d'environnement.
C'est une chance à saisir dès aujourd'hui, en reprenant à notre compte les méthodes qui font leurs preuves ailleurs.
En dehors de l'école, les parents consacrent de moins en moins de temps à leurs enfants ou avec leurs enfants et les espaces de nature où il fait bon gambader se font rares notamment à Nouméa.
De plus en plus, la télévision, les jeux vidéo et l'informatique offrent à l'enfant des fictions déconnectées de la réalité.
L'enfant est donc une fois de plus déconnecté de l'environnement qui le fait vivre, du travail de ses parents.
Comment un enfant peut-il alors prendre conscience de la valeur de cet environnement ?
En ce qui concerne l'éducation des adultes à l'environnement, on constate que les enseignants eux mêmes ne sont pas formés à l'environnement. Une formation est dispensée sous forme de stages au bon vouloir des enseignants.
Un module de formation des animateurs baffa à l'environnement a été créé.
Une idée (ACAF-CIE) a été émise visant à former les animateurs (en Unité de Compétence en Formation) déjà en poste sur l'environnement mais ce projet se heurte aux textes en vigueur et ne verra pas le jour pour le moment.
D'une façon générale, les adultes ne sont pas formés au respect et aux enjeux de l'environnement.