L’accès à Internet en Wifi est de plus en plus présent. “Les câbles c’est moche !”. Oui, en effet, ce n’est pas esthétique d’avoir des câbles qui traversent appartement ou bureau, ni même très pratique, mais l’avantage d’une connexion par câble RJ45 (câble Internet classique) ou d’un accès CPL (par prise électrique), c’est qu’elle est stable, qu’il n’y a pas de perte débit, et que c’est le moyen le plus sécurisé.
Et en matière de santé, qu’en est-il ?
La communauté scientifique dispose de travaux relativement nombreux, menés dès le milieu des années 1980, pointant les dégâts causés sur le vivant des rayonnements à basse intensité pulsés à 2,45 Ghz. Autrement dit, dans la gamme de fréquences caractérisant les émissions Wifi…
Une partie de ces recherches, effectuées sur des rats exposés à des rayonnements électromagnétiques aux fréquences proches du Wifi, s’est intéressée aux effets neurocognitifs. Leurs résultats sont inquiétants et incitent raisonnablement à la prudence. Les risques suggérés incluent des altérations du tissu nerveux, l’apparition de protéines de stress, une modification de l’activité hormonale (mélatonine en tête), ainsi que des problèmes de concentration et de mémoire. Les expériences de l’américain Henry Lai par exemple, de l’université de Washington, célèbre pour être le premier, en 1995, à avoir mis en évidence l’effet génotoxique des rayonnements de la téléphonie mobile, ont confirmé à travers l’observation et la comparaison des comportements de rats exposés et non exposés cherchant leur nourriture dans un labyrinthe, l’hypothèse que ces rayonnements électromagnétiques provoquent à court terme des troubles des mémoires visuelle et spatiale en parasitant la transmission de neurotransmettteurs (cholinergiques et opiacés) naturellement sécrétés par le cerveau.
Chez des rats élevés dans un espace bombardé par un champ électromagnétique de longueur d’onde 10 cm et de puissance 2 milliwatts par centimètre carré, on n’observe pas d’effets thermiques mais des effets physiologiques et comportementaux : — les testicules des mâles et les organes génitaux des femelles diminuent de volume — l’hypophyse et les glandes surrénales diminuent aussi de volume — le taux des hormones de stress s’élève — des troubles du comportement apparaissent : les rats bougent beaucoup ; le nombre de toilettages augmente ; ils urinent plus et plus souvent ; le nombre de crottes augmente.
« On sait depuis environ 30 ans que les champs électromagnétiques de basse intensité à très haute fréquence peuvent avoir une influence directe sur les ions calcium en réduisant leur concentration intracellulaire, » complète le Dr Andrew Goldsworthy, Pr de biotechnologie à l’Imperial College of London. La diminution de ces ions, canaux de communications électrochimiques traversant la cellule, provoque à l’échelle de la membrane cellulaire des fuites qui perturbent le fonctionnement cellulaire, notamment des cellules nerveuses. « Le changement de perméabilité membranaire des cellules nerveuses occasionne des potentiels d’action erronés, qui dérèglent la qualité du signal nerveux reçu par le cerveau, poursuit le scientifique britannique. Cela réduit son aptitude à accomplir des tâches complexes et entraîne, chez certaines personnes (à peu près 3 % de la population), l’apparition de symptômes variés, plus ou moins douloureux. »
L’OMS a classé récemment les ondes électromagnétiques cancérogènes 2B (= possibles) pendant que l’Assemblée européenne parle à leur propos dans sa résolution 1815 (de 2011) : “…non-application du principe de précaution, recommandations obsolètes et ségrégation scientifique…”.
Les normes en vigueur en métropole datent de 1999, époque où les appareils sans fil (GSM, téléphone DECT, wifi…) n’étaient pas aussi répandus et pas encore objets du quotidien pour tous, et époque à laquelle on ignorait encore les effets athermiques des ondes (apparition de protéines de stress dans les cellules, résonance avec les fréquences cérébrales, désorganisation de processus physiologiques, destruction de structures biochimiques, entraînant quatre agressions physiologiques primaires : perte d’étanchéité de la barrière sang-cerveau = barrière hémato-encéphalique ou BHE, perturbation de production de la mélatonine -hormone du sommeil-, déstabilisation des régulations membranaires, dommages génétiques -rupture des brins d'ADN,cf étude REFLEX commandée par l’UE-). Ces effets peuvent provoquer des pathologies moyennes à lourdes, allant des maux de tête, pertes de concentration et de mémoire, troubles cardiaques et de l'humeur, jusqu'aux cancers (cerveau, thyroïde...). A noter que le syndrome d'électro-hypersensibilité (EHS), est une pathologie reconnue par l'OMS, l'Agence Européenne de l'Environnement, le Parlement européen et certains états (mais pas la France). Son origine physiologique et non psychosomatique a été démontrée par le Pr Belpomme (cancérologue ayant dénoncé le scandale sanitaire et environnemental du chlordécone aux Antilles).
Aujourd’hui, c’est à une véritable invasion que l’on assiste et le niveau d’exposition moyen « aux ondes » a été multiplié par plus de 30 par rapport à l’an 2000. Les effets biologiques observés sont proportionnels au temps d’exposition. Pour la WIFI, l’irradiation est continue, l’effet biologique est donc maximal…
Pour nier ces effets délétères, les défenseurs de l'innocuité sanitaire du Wifi (et des ondes de la téléphonie mobile) les comparent à celles de la radiotélévision. Or, les ondes de radiotélévision, ondes continues souvent moins puissantes, ne sont pas pulsées et n'émettent pas de basses fréquences ; elles ont une structure physique totalement différente des émissions du Wifi (et de la téléphonie mobile). On ne peut pas faire l’amalgame entre les ondes de radio ou de télévision et les ondes Wifi. C’est donc la structure physique des ondes Wifi pulsées et leur fréquence particulière (2 450 Mhz= fréquence d’agitation des molécules d’eau) qui les rend particulièrement toxiques.
Superpositions des rayonnements
Plus que l’exposition directe du cerveau ou d’autres organes à ces rayonnements, ce qui est à craindre c’est le péril de l’exposition chronique, celle que nous subissons tous, utilisateurs ou non, à proximité de bornes Wifi. Prenons un ordinateur portable standard, compatible Wifi. Sa micro-antenne détecte plusieurs connexions, accessibles ou non, et plus ou moins « nettes » de toutes les bornes rayonnant alentour. La vôtre peut-être, mais aussi celle de votre voisin d’à côté, du dessus… Et celle de l’entreprise ou de l’administration d’en face… Ces sources simultanées se cumulent, s’additionnent, augmentant les doses électromagnétiques absorbées par tous les riverains.
A ce stade, vous vous dites peut-être que « si c'était si dangereux, ça se saurait ! » et qu'il n'est pas possible qu'une technologie autant utilisée puisse continuer d'exister si elle occasionne tous ces dommages. Il ne faut pas perdre de vue que cette technologie est récente ; elle a été déployée à une échelle gigantesque en quelques années seulement. Et que certaines pathologies peuvent mettre près de deux décennies avant d’apparaître… N’oubliez pas non plus que tous les tenants de la version officielle de l'innocuité ne peuvent nier un lien plus ou moins proche avec l'industrie du sans fil… C'est néanmoins sur leurs travaux (donc ceux de personnes présentant un conflit d’intérêt) que se basent les pouvoirs publics. Ce fut la même chose pour l'amiante, l’hormone de croissance, le sang contaminé, le Médiator et j’en passe...
A minima, protéger les enfants (nés ou à naître)
En Grande–Bretagne, au Canada, en Autriche, en Allemagne, en Belgique, etc des enseignants et des parents d’élèves ont contraint les autorités à « débrancher » le WIFI dans les établissements d’enseignement, de la maternelle à l’université. Les ondes électromagnétiques affectent davantage les cellules en division que les autres ; ces cellules en division sont plus nombreuses en période de croissance et donc c'est particulièrement pour les enfants (incluant les fœtus !) que le principe de précaution doit être appliqué rigoureusement (mais aussi pour la production de gamètes chez les adultes…). EPLP alerte les parents d’élèves, le Haussariat, le gouvernement de la NC, le vice-rectorat et les maires : non au Wifi dans les établissements d’enseignement !
Pollution choisie, pollution subie
Il y a une différence entre la pollution choisie (utilisation d’un téléphone mobile) que l’on peut gérer comme on l’entend et la pollution subie (pollution chronique des antennes-relais ou du wifi au travail ou dans l’appartement) sur laquelle l’individu n’a pas de prise. C’est donc aux autorités de protéger la population afin que nul ne soit exposé s’il ne le souhaite pas. Nous exigeons une règlementation protectrice (actuellement : vide juridique en NC). Nous disons éventuellement oui au Wifi dans les lieux où l’on ne fait que passer (place publique, terrasse de café, salle de réunion…) mais non dans tous les lieux où l’on séjourne (établissement scolaire, domicile, bureau, hôpital, hôtel…). Vigilance pour les représentants aux CHSCT !
Nous vous demandons de lire la liste des exclusions de vos polices d’assurance : risque de guerre, nucléaire, OGM, amiante, plomb et… ondes. En général, les assureurs de se trompent pas… Rappelons aussi que le principe de précaution est un principe constitutionnel qui doit s’appliquer en Nouvelle-Calédonie, et particulièrement pour les populations les plus fragiles.
Pour EPLP, Martine Cornaille