COMMUNIQUE DU 12 OCTOBRE 2024On se souvient que le congrès de la Nouvelle-Calédonie a voté une formidable augmentation du tarif de l’électricité pour les particuliers (plus de 30 %, cf délibération n°431 du 22 août 2024 relative au système électrique de la Nouvelle-Calédonie au JONC du 30 août 2024 page 15935)(1).
Comme si cela ne suffisait pas, on découvre avec stupéfaction, en toute fin de l’annexe de ladite délibération, que les particuliers propriétaires d’installations photovoltaïques destinées à l’autoconsommation seront redevables à compter du 1er janvier 2025 d’une « PRIME D’UTILISATION DU RESEAU POUR LES CLIENTS BT-UD EQUIPES DE PANNEAUX PHOTOVOLTAIQUES EN AUTOCONSOMMATION » à hauteur de 5 000 XCP / kVA / an, soit environ 38 000 XCP TTC par an pour un abonnement de 6.6 kVA et 56 000 XCP TTC par an pour un 9.9 kVA. Rien que ça !!!!
Relevons d’abord la très grosse plaisanterie sémantique : présentée comme une « prime », c’est en fait une taxe !
Ensuite, notons que cette « prime » au transport ne concerne pas ou très très peu les particuliers puisqu’ils auto consomment !
Bref… Ainsi donc après avoir fait une promotion éhontée de la transition énergétique calédonienne faisant une large place au photovoltaïque, voilà que nos élus, pour « sauver ENERCAL », pondent une taxe sur le soleil réservée aux particuliers ayant investi, souvent à crédit, dans des panneaux solaires.
A ce stade, précisons qu’« en gros », la distribution publique représente 30% de la consommation d’électricité dont seulement 1/3 relève de particuliers. L’assiette de la « prime » est donc extrêmement réduite et on peut, de ce fait, légitimement s’interroger sur la rentabilité de l’affaire. Manifestement pas de quoi « sauver ENERCAL » mais à tout coup, de quoi plomber le budget des Calédoniens concernés.
Revenons à eux, les dindons de la farce.
Ils ont consenti des efforts pour acheter leur installation en calculant que leurs débours seraient équilibrés par les économies faites sur leur facture. Nombre de « petits retraités » au budget serré se sont laissé convaincre. Mais c’était sans compter sur l’inventivité du congrès qui mange son chapeau vert caca d’oie en niant désormais la nécessité d’encourager la production d’électricité d’origine renouvelable des particuliers.
A EPLP, on savait la Nouvelle-Calédonie mal partie pour sa transition énergétique qui n’a rien d’écologique (on pense notamment au retard pris par les STEP ou à la catastrophe des batteries des « fermes » solaires et des véhicules électriques notamment du point de vue de la dépendance aux métaux…
.Cette surtaxation de l’autoconsommation est un nouveau bien mauvais signal...
Circonstance aggravante, relevons qu’elle intervient dans le contexte de la poursuite d’exorbitantes aides publiques, directes et indirectes, pour des achats ou des équipements non judicieux (par exemple, véhicules électriques et bornes de recharge…
.Comment inciter les Calédoniens à changer leurs usages, à utiliser une énergie décarbonée quand le pouvoir modifie les règles « en cours de partie » et en renchérit les coûts ?
Nous nous inquiétons donc aussi des conséquences de cette surtaxe sur le tissu économique calédonien déjà si mal en point. Avec l’effet dissuasif de cette mesure, que va devenir la filière déjà très affectée ?
Efficacité économique et écologique de la mesure NULLE ! Effets pervers maximum !
Concernant nos élus : y-a-t-il une erreur qu’ils n’auront pas commise ?!
Quant aux « vaches à lait », elles sont fatiguées…
Pour EPLP, Martine Cornaille
(1) pendant que le tarif « réduit » à 6 XCP le kWh est maintenu, notamment pour les hôteliers (pas de quoi inciter à fermer les portes et arrêter la clim !) et pour les agriculteurs qui pompent, qui pompent… A ce coût-là, où est l’incitation à progresser ?!