COMMUNIQUE DU 15 OCTOBRE 2024
Cette année encore, TV NC 1ère nous sert jusqu’à plus faim la « salade » d’Octobre rose, largement arrosée de mammographie (inutile et dangereuse pour le plus grand nombre) (1) et de palpation (sans le moindre effet positif sur la mortalité des femmes) (2).
La station du Mont Coffyn reprend avec beaucoup d’aplomb (eh oui, malgré nos alertes, « on » est fières –il s’agit bien de femmes !- de persister et signer sur ce sujet à TV NC 1ère !) et sans aucun recul, les messages servis p
ar des associations manquant totalement d’objectivité et de compétences. Elle diffuse ainsi une information non étayée et non vérifiée. Encore une fois…
Ces messages délivrés par le service public de la télévision sont tous incitatifs, voire culpabilisateurs pour les récalcitrantes. De quel droit « faire la leçon » aux femmes ?
En 2024, on assiste donc encore à une opération de manipulation puisque les fidèles serviteurs d’Octobre rose continuent, malgré toutes les évidences, à exagérer les avantages du dépistage systématique du cancer du sein par mammographie et à en minimiser les risques, jusqu’à même les nier purement et simplement en renvoyant « certains réseaux sociaux » à leurs chères études !(3)
Ainsi, le fait est que la vérité sur les risques du dépistage n’arrivera que difficilement aux oreilles des concernées puisqu’elle est très officiellement qualifiée de fake-news.
Pourtant, durant l’année 2023, trois nouvelles études (que ces dames du petit écran local n’ont évidemment pas cherchées et encore moins lues !) sont venues bousculer encore un peu plus les certitudes roses que l’on vend aux femmes.
Il est dorénavant impossible de prétendre que ce dépistage sauve des vies. Continuer avec des slogans simplistes tels que certains acteurs les ont servis au public pendant des décennies relève de la propagande, pure et simple.
Lorsqu’on examine la mortalité toutes causes qui entourent les procédures de dépistage des cancers ainsi que la mortalité par leurs traitements, en incluant la mortalité par le cancer lui-même, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un « jeu (!) à somme nulle », comme le suggérait déjà une étude du professeur M. Baum publiée dans le BMJ en 2013 (12 ans déjà !).
Rappelons qu’EPLP, à force de plaidoyers (et mêmes de menaces !), a obtenu la modification du flyer généreusement distribué aux Calédoniennes par l’ASSNC lequel mentionne désormais (mais très succinctement, « faut pas exagérer ! ») (4) les potentiels effets délétères de ce dépistage.
L’information donnée aux femmes est donc en 2024 toujours biaisée, racoleuse, trompeuse et bien loin de ce que l’éthique et la loi exigent.
Mais réjouissons-nous : à force de mensonges officiels éventés, la participation au dépistage des cancers du sein a diminué de manière très régulière en France et stagne en Nouvelle-Calédonie. Vous avez dit « erreur » ?
S’il est vrai que les cancers de bas grade et de petite taille garantissent au malade une meilleure survie que des cancers de haut grade et agressifs, la question de base est de savoir si le dépistage est capable de détecter ces cancers agressifs suffisamment tôt, avant qu’ils aient déjà envahi l’organisme et métastasé. Et c’est là où le bât blesse.
En effet, le dépistage échoue dans sa mission première, à savoir trouver les cancers les plus graves qui sont souvent d’évolution trop rapide pour être anticipés, et surdétecte à l’inverse des pseudo cancers ou des cancers peu ou pas menaçants, mais suffisamment indolents pour être facilement identifiés.
« Plus c’est tôt, mieux c’est » : malgré le manque de preuves à l’appui de ce message, peu de chercheurs, politiciens ou journalistes remettent en question la logique du diagnostic précoce du cancer. Cette croyance relève d’une logique intuitive mais fallacieuse. En effet, c’est oublier un peu trop vite la réalité de la biologie des cancers et donc l’hétérogénéité de leur progression. Les faits, les études et les constatations dans la « vraie vie » laissent entrevoir des multitudes de possibilités d’évolution cancéreuse, et montrent que la taille tumorale n’est pas corrélée au temps de façon linéaire.
Au total, selon G.Welsch (chercheur sur le cancer, Center for Surgery & Public Health, Department of Surgery, Brigham and Women’s Hospital, Boston, Massachusetts), « Le dépistage a des effets négatifs sur beaucoup plus de personnes (plus de tests et de procédures, plus de fausses alertes et de surdiagnostics, et plus de chances de subir les effets toxiques financiers… qu’il ne pourrait en avoir de positifs. La question cruciale est donc de savoir si les bénéfices pour quelques-uns sont suffisamment importants pour justifier les inconvénients qui en découlent pour le plus grand nombre ».
Selon une étude australienne, environ 20 % des cancers en Australie sont surdiagnostiqués (Glasziou et al., 2019). Un sur cinq !!!! Outre les préjudices physiques découlant d’éventuels surtraitements (biopsies, chimiothérapies, radiothérapies, mastectomies…, ces patients risquent des conséquences psychologiques négatives et des effets d’étiquetage liés à l’obtention d’un diagnostic de cancer (Bond et coll., 2013). (5)
Combien de voix de femmes surdiagnostiquées, indûment traitées, amputées inutilement, avec des hémopathies ou des cardiopathies secondaires aux traitements faudra-t-il ; combien de livres, de blogs, de publications de chercheurs indépendants faudra-t-il avant qu’un « responsable » de la santé ait enfin l’honnêteté intellectuelle d’avouer que les campagnes de dépistage ont été lancées alors que déjà dans les années 2000 les preuves que ce dépistage était risqué et ne tenait pas ses promesses existaient ?
L’augmentation de l’incidence (il y a plus de diagnostics de cancers) à cause d’un dépistage débridé, la répartition plus favorable des stades (une plus grande proportion de cancers ou réputés tels, est diagnostiquée à un stade bas) et l’augmentation de la survie à 5 ans sont pour les médecins, les décideurs politiques et les journalistes des preuves manifestes de la pertinence du dépistage, mais ce sont des données trompeuses, entraînant un biais majeur dans la compréhension de l’efficacité du dépistage.
En effet, plus on diagnostique des patientes qui par définition ne seraient jamais décédées de leur cancer ou pseudo cancer détecté, plus la survie est fallacieusement améliorée.
Notons que pour une maladie où les traitements gagnent régulièrement en efficacité, la survie devrait augmenter or, elle reste stable (88% à 5 ans, entre 2010 et 2015 en France, pas de données calédoniennes malgré notre insistance….
Non, se faire « mammographier » tous les deux ans ne protège pas d’un cancer du sein, ne sauve pas la vie, mais fait peut-être connaître une maladie que, sans dépistage, la femme n’aurait jamais connue.
Catherine Hill, épidémiologiste : « Le dépistage du cancer du sein ne prévient pas l’apparition de ce cancer. Pour prévenir le cancer du sein, il faut réduire sa consommation de boisson alcoolisée (et le vin et la bière sont des alcools !) car le risque augmente de 7 % par verre quotidien, éviter le surpoids et l’obésité, et n’avoir recours au traitement hormonal de la ménopause, pour une durée aussi courte que possible, que si les symptômes sont très gênants, pour ne citer que les causes les plus importantes en France à l’heure actuelle. Participer au programme national de dépistage du cancer du sein en continuant à fumer, à boire plus de dix verres de boisson alcoolisée par semaine ou en étant sédentaire, en surpoids ou obèse, c’est avoir une stratégie inadaptée de prévention des cancers. Ne pas réaliser de dépistage du cancer du sein en préférant éviter le tabac, l’alcool, la sédentarité, le surpoids, et l’obésité, en ayant une alimentation équilibrée… n’a vraiment rien de déraisonnable.
Nous nous élevons vivement contre l’amalgame fait entre dépistage et prévention au détriment de cette dernière. C’est LA la catastrophe pour la santé des femmes ! Nous appelons à de vraies mesures préventives (notamment ayant trait à la réglementation et à l’information -particulièrement sur les facteurs de risque génétiques et environnementaux-), et à un dépistage individualisé, seules mesures à même de réduire la mortalité par cancer.
Et si, au lieu de se préoccuper uniquement de la participation des femmes aux campagnes de dépistage, de leur faire peur, de tordre les données pour les rendre plus flatteuses, on leur octroyait tout simplement l’information loyale, claire et appropriée qu’elles revendiquent et que la loi rend obligatoire, afin que la participation ou non au dépistage devienne totalement LEUR choix ?
Pour EPLP, Martine Cornaille
(1) cf à https://cancer-rose.fr/ et nos écrits passés
(2) cf à https://www.cochrane.org/.../BREASTCA_auto-examen-ou...
(3) cela nous rappelle le tristement célèbre épisode Covid…
(4) l’objectif avoué de l’ASSNC est d’augmenter les chiffres de participation, alors il vaut mieux taire les éléments dissuasifs…
(5) l’accès au crédit et à l’assurance est très difficile, même après « guérison »…
Cette année encore, TV NC 1ère nous sert jusqu’à plus faim la « salade » d’Octobre rose, largement arrosée de mammographie (inutile et dangereuse pour le plus grand nombre) (1) et de palpation (sans le moindre effet positif sur la mortalité des femmes) (2).
La station du Mont Coffyn reprend avec beaucoup d’aplomb (eh oui, malgré nos alertes, « on » est fières –il s’agit bien de femmes !- de persister et signer sur ce sujet à TV NC 1ère !) et sans aucun recul, les messages servis p
ar des associations manquant totalement d’objectivité et de compétences. Elle diffuse ainsi une information non étayée et non vérifiée. Encore une fois…
Ces messages délivrés par le service public de la télévision sont tous incitatifs, voire culpabilisateurs pour les récalcitrantes. De quel droit « faire la leçon » aux femmes ?
En 2024, on assiste donc encore à une opération de manipulation puisque les fidèles serviteurs d’Octobre rose continuent, malgré toutes les évidences, à exagérer les avantages du dépistage systématique du cancer du sein par mammographie et à en minimiser les risques, jusqu’à même les nier purement et simplement en renvoyant « certains réseaux sociaux » à leurs chères études !(3)
Ainsi, le fait est que la vérité sur les risques du dépistage n’arrivera que difficilement aux oreilles des concernées puisqu’elle est très officiellement qualifiée de fake-news.
Pourtant, durant l’année 2023, trois nouvelles études (que ces dames du petit écran local n’ont évidemment pas cherchées et encore moins lues !) sont venues bousculer encore un peu plus les certitudes roses que l’on vend aux femmes.
Il est dorénavant impossible de prétendre que ce dépistage sauve des vies. Continuer avec des slogans simplistes tels que certains acteurs les ont servis au public pendant des décennies relève de la propagande, pure et simple.
Lorsqu’on examine la mortalité toutes causes qui entourent les procédures de dépistage des cancers ainsi que la mortalité par leurs traitements, en incluant la mortalité par le cancer lui-même, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un « jeu (!) à somme nulle », comme le suggérait déjà une étude du professeur M. Baum publiée dans le BMJ en 2013 (12 ans déjà !).
Rappelons qu’EPLP, à force de plaidoyers (et mêmes de menaces !), a obtenu la modification du flyer généreusement distribué aux Calédoniennes par l’ASSNC lequel mentionne désormais (mais très succinctement, « faut pas exagérer ! ») (4) les potentiels effets délétères de ce dépistage.
L’information donnée aux femmes est donc en 2024 toujours biaisée, racoleuse, trompeuse et bien loin de ce que l’éthique et la loi exigent.
Mais réjouissons-nous : à force de mensonges officiels éventés, la participation au dépistage des cancers du sein a diminué de manière très régulière en France et stagne en Nouvelle-Calédonie. Vous avez dit « erreur » ?
S’il est vrai que les cancers de bas grade et de petite taille garantissent au malade une meilleure survie que des cancers de haut grade et agressifs, la question de base est de savoir si le dépistage est capable de détecter ces cancers agressifs suffisamment tôt, avant qu’ils aient déjà envahi l’organisme et métastasé. Et c’est là où le bât blesse.
En effet, le dépistage échoue dans sa mission première, à savoir trouver les cancers les plus graves qui sont souvent d’évolution trop rapide pour être anticipés, et surdétecte à l’inverse des pseudo cancers ou des cancers peu ou pas menaçants, mais suffisamment indolents pour être facilement identifiés.
« Plus c’est tôt, mieux c’est » : malgré le manque de preuves à l’appui de ce message, peu de chercheurs, politiciens ou journalistes remettent en question la logique du diagnostic précoce du cancer. Cette croyance relève d’une logique intuitive mais fallacieuse. En effet, c’est oublier un peu trop vite la réalité de la biologie des cancers et donc l’hétérogénéité de leur progression. Les faits, les études et les constatations dans la « vraie vie » laissent entrevoir des multitudes de possibilités d’évolution cancéreuse, et montrent que la taille tumorale n’est pas corrélée au temps de façon linéaire.
Au total, selon G.Welsch (chercheur sur le cancer, Center for Surgery & Public Health, Department of Surgery, Brigham and Women’s Hospital, Boston, Massachusetts), « Le dépistage a des effets négatifs sur beaucoup plus de personnes (plus de tests et de procédures, plus de fausses alertes et de surdiagnostics, et plus de chances de subir les effets toxiques financiers… qu’il ne pourrait en avoir de positifs. La question cruciale est donc de savoir si les bénéfices pour quelques-uns sont suffisamment importants pour justifier les inconvénients qui en découlent pour le plus grand nombre ».
Selon une étude australienne, environ 20 % des cancers en Australie sont surdiagnostiqués (Glasziou et al., 2019). Un sur cinq !!!! Outre les préjudices physiques découlant d’éventuels surtraitements (biopsies, chimiothérapies, radiothérapies, mastectomies…, ces patients risquent des conséquences psychologiques négatives et des effets d’étiquetage liés à l’obtention d’un diagnostic de cancer (Bond et coll., 2013). (5)
Combien de voix de femmes surdiagnostiquées, indûment traitées, amputées inutilement, avec des hémopathies ou des cardiopathies secondaires aux traitements faudra-t-il ; combien de livres, de blogs, de publications de chercheurs indépendants faudra-t-il avant qu’un « responsable » de la santé ait enfin l’honnêteté intellectuelle d’avouer que les campagnes de dépistage ont été lancées alors que déjà dans les années 2000 les preuves que ce dépistage était risqué et ne tenait pas ses promesses existaient ?
L’augmentation de l’incidence (il y a plus de diagnostics de cancers) à cause d’un dépistage débridé, la répartition plus favorable des stades (une plus grande proportion de cancers ou réputés tels, est diagnostiquée à un stade bas) et l’augmentation de la survie à 5 ans sont pour les médecins, les décideurs politiques et les journalistes des preuves manifestes de la pertinence du dépistage, mais ce sont des données trompeuses, entraînant un biais majeur dans la compréhension de l’efficacité du dépistage.
En effet, plus on diagnostique des patientes qui par définition ne seraient jamais décédées de leur cancer ou pseudo cancer détecté, plus la survie est fallacieusement améliorée.
Notons que pour une maladie où les traitements gagnent régulièrement en efficacité, la survie devrait augmenter or, elle reste stable (88% à 5 ans, entre 2010 et 2015 en France, pas de données calédoniennes malgré notre insistance….
Non, se faire « mammographier » tous les deux ans ne protège pas d’un cancer du sein, ne sauve pas la vie, mais fait peut-être connaître une maladie que, sans dépistage, la femme n’aurait jamais connue.
Catherine Hill, épidémiologiste : « Le dépistage du cancer du sein ne prévient pas l’apparition de ce cancer. Pour prévenir le cancer du sein, il faut réduire sa consommation de boisson alcoolisée (et le vin et la bière sont des alcools !) car le risque augmente de 7 % par verre quotidien, éviter le surpoids et l’obésité, et n’avoir recours au traitement hormonal de la ménopause, pour une durée aussi courte que possible, que si les symptômes sont très gênants, pour ne citer que les causes les plus importantes en France à l’heure actuelle. Participer au programme national de dépistage du cancer du sein en continuant à fumer, à boire plus de dix verres de boisson alcoolisée par semaine ou en étant sédentaire, en surpoids ou obèse, c’est avoir une stratégie inadaptée de prévention des cancers. Ne pas réaliser de dépistage du cancer du sein en préférant éviter le tabac, l’alcool, la sédentarité, le surpoids, et l’obésité, en ayant une alimentation équilibrée… n’a vraiment rien de déraisonnable.
Nous nous élevons vivement contre l’amalgame fait entre dépistage et prévention au détriment de cette dernière. C’est LA la catastrophe pour la santé des femmes ! Nous appelons à de vraies mesures préventives (notamment ayant trait à la réglementation et à l’information -particulièrement sur les facteurs de risque génétiques et environnementaux-), et à un dépistage individualisé, seules mesures à même de réduire la mortalité par cancer.
Et si, au lieu de se préoccuper uniquement de la participation des femmes aux campagnes de dépistage, de leur faire peur, de tordre les données pour les rendre plus flatteuses, on leur octroyait tout simplement l’information loyale, claire et appropriée qu’elles revendiquent et que la loi rend obligatoire, afin que la participation ou non au dépistage devienne totalement LEUR choix ?
Pour EPLP, Martine Cornaille
(1) cf à https://cancer-rose.fr/ et nos écrits passés
(2) cf à https://www.cochrane.org/.../BREASTCA_auto-examen-ou...
(3) cela nous rappelle le tristement célèbre épisode Covid…
(4) l’objectif avoué de l’ASSNC est d’augmenter les chiffres de participation, alors il vaut mieux taire les éléments dissuasifs…
(5) l’accès au crédit et à l’assurance est très difficile, même après « guérison »…