On ne compte plus les TIAC (1) intervenue dans les cantines des écoles du Grand Nouméa. EPLP, engagée de longue date dans l’exigence de qualité pour l’alimentation en général et celle des enfants en particulier, n’a pas manqué d’être interpelée par ces épisodes désastreux et récurrents. EPLP a donc mené l’enquête (2)…
D’où il ressort que SIVAP-DAVAR, OCEF, NEWREST, LA FRANCAISE, MAIRIES… TOUS SONT RESPONSABLES, TOUS SONT COUPABLES !
L’OCEF (3) commercialise EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE des lots de viande « douteuse » (4). Le SIVAP (5) laisse faire.
NB : Pire encore, certains lots sont décrits comme non conformes mais ne sont ni confisqués ni détruits par le SIVAP ! Ils rejoignent donc nos assiettes ou celles de nos enfants…
Les transformateurs, même avertis de la piètre qualité de ces produits «bas de gamme » qu’ils achètent préférentiellement car peu chers (il n’y a pas de petit profit !) (6), passent outre les recommandations (« à utiliser exclusivement en viandes à bouillir » et pas à griller). Le SIVAP ferme encore les yeux…
C’est ainsi que de la viande dite « de trimming » (= morceaux de parage) peu « ragoûtante » est utilisée pour produire du bœuf haché ou du hachis de porc.
Or EPLP observe que, très souvent, des viandes hachées sont présentes aux menus des TIAC observées en 2018 : saucisses, chipolatas, bolognaise…
S’agissant particulièrement des « saucisses sauce coco » au sujet desquelles il a été dit officiellement que la sauce, pourtant indemne de germe contenait des toxines de Bacillus cereus, nous pensons pouvoir affirmer que les germes étaient présents dans les saucisses et que les toxines ont « infusé » dans la sauce.
EPLP exige donc la publication immédiate de tous les résultats d’analyses effectuées depuis la TIAC du 28 juin 2018 et jusqu’à l’événement de ce 26 septembre. Si EPLP se trompe (sachez que c’est en l’espèce HAUTEMENT IMPROBABLE...), ces analyses le montreront.
Parmi les transformateurs de ces viandes, LA FRANÇAISE, un fournisseur défavorablement connu d’EPLP (7)…
Des participants à la fourniture des repas des cantines scolaires ne disposeraient pas de « cellule de congélation » pourtant réglementaire (et le SIVAP laisse ENCORE filer…). Les productions seraient alors congelées en chambre froide donc trop lentement pour éviter les proliférations bactériennes.
NEWREST, un établissement connu des services officiels comme « à risque » :
il ne dispose ni de « plan de maîtrise sanitaire » ni d’agrément d’hygiène définitif 11 mois après son ouverture. Mais toujours pas de fermeture administrative !
NEWREST, un industriel AVIDE: il produit aujourd’hui 18 000 repas par jour avec des équipements prévus pour 8 000 repas jour. La production se fait donc jour et nuit... Et ce, avec des capacités de stockage froid insuffisantes...
S’agissant de l’épisode du 28 juin, NEWREST a mis au menu des carottes râpées dont la DLC (impérative !) était dépassée ! FAUTE CARACTERISEE !
Les mairies : le matin, les « dames cantines » peuvent être sollicitées pour aider à l’accueil des enfants. Dans ce cas, les livraisons de Newrest (effectuées à partir de 7 h) sont laissées à température ambiante jusqu’à ce que ce personnel soit libéré de ces obligations… Et en avant pour une nouvelle rupture de la chaîne du froid !
A noter aussi que les bacs contenant les aliments sont certes pourvus de couvercles mais que ceux-ci ne sont pas « scellés » ; des corps étrangers peuvent donc y pénétrer…
Ajoutons qu’un médecin du Médipôle aurait signalé l’état désastreux des plateaux dans lesquels sont servis les repas. Or il n’y a pas de « contrôle de surface » organisé !
Les fonctionnaires du SIVAP : ils sont assermentés et DOIVENT REVELER les dysfonctionnements dont ils ont connaissance. Ils ne l’ont pas fait (au moins semble-t-il dans le cas des « saucisses sauce coco »). Si c’est de leur propre chef, outre qu’ils sont parjures, ils prennent des risques considérables à titre individuel... S’ils l’ont fait sous la pression de leur hiérarchie, il convient de savoir si, de sa part, c’est de façon « autonome » ou sur consigne de l’exécutif gouvernemental.
Toute la lumière doit être faite et des sanctions sévères doivent être prononcées à l’encontre des fonctionnaires déviants. Il ne faut pas attendre qu’il y ait « mort d’homme » (8) pour agir…
Le SIVAP a prescrit un renforcement des « autocontrôles » chez les industriels. Nous estimons que cette mesure ne peut pas suffire à elle seule à assurer la sécurité des consommateurs. Nous exigeons des CONTROLES OFFICIELS INDEPENDANTS aux frais desdits industriels.
Nous appelons TOUS LES ACTEURS A SE MOBILISER POUR QUE CESSENT AU PLUS VITE CES DYSFONCTIONNEMENTS. De la rigueur, de la rigueur !
NOS ENFANTS MERITENT LE MEILLEUR !
Pour EPLP, la Présidente, Martine Cornaille
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 26 SEPTEMBRE 2018
(1) Toxi Infection Alimentaire Collective
(2) EPLP a contacté le gouvernement et les parents d’élèves et tient à leur disposition les documents en sa possession à l’appui de ses dires
(3) OCEF = Office de Commercialisation et d’Entreposage Frigorifique sous tutelle du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Voir détails à http://www.ocef.nc/le-conseil-administration/
(4) viande porteuse d’une flore bactérienne anormalement abondante (un échantillon de viande sur trois et un sur deux d’abats sont concernés en 2017 !)
(5) SIVAP = service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire = service officiel de la Nouvelle-Calédonie
(6) EPLP s’interroge depuis des lustres sur le coût anormalement bas des repas de cantine, estimant que la qualité a un prix… C’est à nous, société civile de dire quel est le prix à payer pour la santé de nos enfants !
(7) nous nous souvenons notamment des dés de jambon LA FRANCAISE contaminés par la listéria retirés des rayons (mais pas rappelés !) et revenus en rayon encore contaminés (l’arrêt de la production ne peut durer car le chiffre d’affaires en pâtit !), le retrait de saucisses congelées… Là encore, on a attendu vainement les sanctions administratives…
NB : ne pas rappeler c’est agir en toute discrétion, sans publicité et ce, au prix de la sécurité des consommateurs. En effet, en cas de retrait, seuls les articles non encore vendus sont retirés des rayons. Le rappel consiste lui, à informer les acheteurs -d’avant le retrait- qu’ils ne doivent pas consommer le produit et peuvent être remboursés.
Précisons encore que cela ne peut se faire sans la COMPLICITE DES SERVICES !
(8) les repas produits pas NEWREST sont destinés quasi exclusivement aux cantines des écoles du Grand Nouméa et à deux cliniques. Les consommateurs de ces repas sont donc des populations vulnérables… Une autre circonstance aggravante !