Suite au signalement du premier cas autochtone de Chikungunya sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie, EPLP adresse un courrier aux autorités. Nous ne nous opposerons pas à l'utilisation du malathion mais rappelons quelques fait importants et préconisations d'usage. Voici donc le contenu de notre lettre :
Nouméa, le 2 mars 2011 A Monsieur le Président du gouvernement, Monsieur le Président du Congrès,Monsieur le Président du Sénat coutumier, Monsieur le Membre du gouvernement en charge de la santé, Monsieur le Membre du gouvernement en charge de l’environnement, Messieurs les Présidents des trois provinces, Madame, Monsieur le Maire des communes utilisatrices Objet : utilisation exceptionnelle de malathion dans le cadre des épandages de la lutte antivectorielle / chikungunya Madame, Monsieur, Nous ne sommes pas officiellement en charge de la protection de la santé et de l’environnement. Cependant, EPLP alerte les autorités compétentes de la Nouvelle-Calédonie depuis plus de trois ans : 1) Sur la nécessité d’encadrer règlementairement les substances vénéneuses 2) Sur la dangerosité des pratiques en matière de lutte antivectorielle, en particulier eu égard à la forte toxicité et écotoxicité des molécules adulticides utilisées. Aujourd’hui, et même si quelques progrès visant à réduire l’exposition des Calédoniens à ces substances ont été enregistrés, EPLP observe que : 1) Le projet de délibération relatif aux substances vénéneuses n’a pas fait l’objet de concertation avec l’association malgré ses demandes réitérées. 2) Ce projet, vieux de trois ans, n’a, à ce jour, pas été examiné par le Congrès malgré nos pressions. 3) La communication des « autorités » n’a jamais fait état de la dangerosité des épandages en dépit de notre insistance motivée par la nécessaire responsabilisation des populations. 4) La proposition du ministère de la santé datant de près de deux ans de saisir l’AFSSET relativement à cette problématique n’a pas été retenue. Les dysfonctionnements des services ayant eu à traiter de ce sujet sont donc patents. Or voilà que la Nouvelle-Calédonie se trouve face à un risque épidémique nouveau lié à l’introduction du virus du chikingunya. Parce que l’impéritie des uns et des autres nous a conduits à cette situation d’urgence, nous estimons que le recours aux épandages de malathion peut être exceptionnellement envisagé aux conditions suivantes : 1) Que la toxicité / écotoxicité de la molécule soit reconnue officiellement. 2) Que la dérogation ne concerne que les 2 mois nécessaires à l’acheminement sur le territoire d’un / de produit/s insecticide/s autorisé/s en biocides par l’Union européenne et la France. 3) Que les populations ayant à subir un épandage soient systématiquement prévenues (par voie de communiqués radio, télé, presse écrite et tract) et qu’il leur soit fait les recommandations nécessaires à leur mise en sécurité *. 4) Que soient adoptées des mesures de protection maximales** des applicateurs dont une durée d’exposition réduite et une fréquence de travail allégée et que leur suivi médical comprenne des tests sanguins de recherche de résidus. 5) Que les municipalités concernées par les épandages passent commande sous un mois de véhicules à cabine pressurisée à destination de leur service de lutte antivectorielle. 6) Que soient mis en place des moyens supplémentaires (humains et financiers) pour la lutte larvicide (n’oubliez pas les gouttières qui, selon l’OMS, représentent 70 % des gîtes !) et la recherche d’alternatives à la lutte chimique (nous entendons chimie de synthèse). 7) Que les différentes parties concernées s’engagent à respecter, chacune pour ce qui la concerne, les mesures qui s’imposent et relevant de leur responsabilité. Veuillez agréer, Madame, Monsieur, nos meilleures salutations citoyennes. Pour Ensemble pour la Planète, La présidente, Martine Cornaille * se calfeutrer, ne pas consommer les fruits et légumes sans lavage soigneux, ne pas asseoir les enfants sur les pelouses durant 3 semaines, laver les jouets d’extérieur avant utilisation, mettre les animaux domestiques à l’abri, couvrir les bassins, éloigner les ruches et tout autre message jugé utile par les spécialistes de la santé et de l’environnement. ** eu égard aux circonstances, elles ne pourront cependant pas être optimales… Copie à Monsieur le Directeur de la DASS, Monsieur le Directeur de la médecine du travail, Monsieur le Directeur du travail, Monsieur le Directeur de la fonction publique territoriale, Monsieur le Directeur des douanes Fin du communiqué