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Retrait des pesticides : Des promesses non tenues

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Retrait des pesticides : Des promesses non tenues

(Bulletin de l’UFC Que Choisir N-C, Janvier 2010)

Depuis 3 ans, avec EPLP, UFC QUE CHOISIR NC se bat sans relâche pour que les substances les plus dangereuses soient bannies du Territoire, pour que la réglementation locale soit respectée et pour que l’usage de ces produits soit mieux encadré.

Et nous n’avons pas ménagé notre peine : analyses de résidus de pesticides, participation aux comités d’homologation, aux ateliers de réflexion…

L’ancien gouvernement avait créé des ateliers dont l’objectif était derevoir complètement la règlementation locale et de retirer certaines substances interdites en Europe. Lors de notre rencontre, le 3 juillet 2009, avec M. Jean-Louis d’Anglebermes, membre en charge de l’Agriculture et du Développement durable, nous sommes sortis confiants en ayant l’impression que ce nouveau gouvernement avait compris l’urgence de restaurer la confiance des consommateurs calédoniens et d’acter le retrait officiel de substances très dangereuses (Endosulfan, Dichlorvos, Malathion, Atrazine, Paraquat).

Depuis, force est de constater qu’aucun progrès n’a été observé, ce qui est consternant.

 

« POPOTTE LOCALE »

 

La récente victoire de EPLP au Tribunal administratif, qui portait sur l’homologation abusive de six produits commerciaux par la DAVAR, vient démontrer l’inefficience de notre système actuel. En effet, les transferts de compétence ne doivent pas s’ef­fectuer au détriment de la qualité de nos services administratifs et de notre san­té publique. Il est illusoire de penser que, dans l’évaluation de la toxicité d’un produit chimique, nous pouvons faire notre « popotte locale » et continuer à favoriser des critères de court terme, souvent économiques, au détriment de la préservation de la santé publique - qui s’en ressentira à long terme sur les coûts santé de la CAFAT…

Il faut de plus préciser que, même si elle n’est pas respectée aujourd’hui, la réglementation sur les produits phytosanitaires à usage agricole a au moins le mérite d’exister.

A contrario, il n’existe aucune réglementation sur les produits phytosanitaires pour les autres usages (industriels, ménagers) ni sur les OGM.

Nous sommes pour la préservation et la promotion d’une agriculture locale, afin de viser une autosuffisance alimentaire. Nous saluons la création de l’association Bio Caledonia qui va labelliser les agriculteurs. Nous comprenons les contraintes du monde agricole, mais force est de constater que le statu-quo actuel observé par le gouvernement ne peut que desservir la profession.

Les consommateurs calédoniens doivent devenir « consom’acteurs » en consommant mieux et local et en soutenant une agriculture respectueuse de l’environnement… donc de leur santé !

 

Ludmilla Guérassimoff