Suite à votre lettre ouverte du 10 décembre, veuillez trouver ci joint notre courrier au Directeur de la Davar, où nous répondons à plusieurs de vos observations. Vous avez naturellement des comptes à rendre aux professionnels que vous représentez. Pour établir un dialogue constructif, il faudrait pouvoir éviter faux procès et amalgames : . le souci prioritaire d'EPLP est la salubrité des fruits et légumes disponibles pour nos concitoyens ; . nous ne demandons pas le retrait de tous les pesticides, seulement ceux interdits en Europe ;
. nous refusons d'employer le terme caricatural d'« empoisonneur » ; nous disons : certains pesticides sont des poisons violents, d'autant plus insidieux que leurs effets sont à long terme.
Vous avez raison de le souligner :
- il n'y a pas lieu de discréditer la profession agricole. Au contraire celle-ci est pénalisée par l'absence de décisions politiques et de réglementations appropriées, ou par leur non application. Certains agriculteurs nous le confient.
- Pesticides à usage non agricole : la situation est pire. Pour ces autres besoins ( bâtiment, espaces verts, etc..) les quantités importées sont supérieures, et la réglementation est inexistante. Nous regrettons vivement la discrétion des responsables de la santé publique sur ce point.
- Importations : une nécessaire vigilance. Les autorités nous imposent les références d'homologation australiennes ou néozélandaises.
Mais nos voisins sont loin d'être exemplaires. Que 35% de produits importés soient en dépassement de LMR en 2008 (selon vos chiffres, non confirmés par la Davar ) est absolument intolérable.
L'Endosulfan, si dangereux que 50 pays l'ont déjà banni ? L'Australie l'autorise. La Nouvelle Zélande vient de l'interdire, en décembre - ce qui légitime notre demande de retrait, déjà ancienne.
- Attention aux informations erronées ; deux exemples :
. Dans l'interview de votre directeur par les Nouvelles Calédoniennes (8/1/09) il ressort que le taux de Carbendazyme autorisé en France serait 30 fois supérieur à celui autorisé localement. Or en réalité ce pesticide est interdit dans toute l'Europe en raison de son hypertoxicité...
. Limites maximales de résidus (LMR) : la définition que vous nous indiquez est contestée par les techniciens de la Davar ; ils ont souligné vendredi dernier qu'il ne s'agit pas d'une limite toxicologique (risque sanitaire) mais d'un maximum attendu si le pesticide est utilisé selon les instructions.
En conclusion, pour nous qui avons vocation à représenter la société civile :
Etre en phase avec l'opinion publique ne doit pas nous faire accuser de démagogie.
C'est notre mission de dénoncer des situations inacceptables ( Charte de l'Environnement ).
Par souci de responsabilité, nous acceptons de participer à des ateliers où les pratiques et règlemen tations sont révisées, avec l'espoir d'une saine confrontation d'arguments, dans un respect mutuel.
Nous sommes dépourvus des compétences et moyens de communication dont disposent les profes- sionnels et les institutions. Si notre démarche est parfois incomplète ou imparfaite, nous voudrions pouvoir compter sur votre compréhension.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre entière considération
Pour Ensemble pour la Planète, Le Président, Valéry Pasco