EPLP adressait le courrier ci-dessous à Mme Lagarde et à Mr Derycke le 2 novembre dernier... Nous en souhaitons bonne lecture aux Calédoniens, particulièrement les Nouméens. »
Nouméa le 2 novembre 2014
à Madame le Maire de Nouméa
S/C de Monsieur le 15° adjoint
Objet : vos courriers réponses en dates des 20 et 24 octobre 2014
Réf. nos demandes des 13 juin et 9 septembre 2014
Madame,
Nous vous remercions d’avoir pris la peine de nous répondre même si le délai de traitement de nos demandes nous paraît très excessif et les éléments de réponse que vous nous apportez bien peu convaincants.
En effet, comme vous le notez, la Guyane a obtenu une DEROGATION de 6 mois pour l’utilisation du malathion en épandage dans la lutte contre les vecteurs du chikungunya.
L’utilisation de malathion à Nouméa est, ELLE, CONTINUE depuis de nombreuses années dans le cadre de la lutte contre les vecteurs de la dengue …
Vous constatez donc avec nous que, s’agissant de la Guyane, en plus de la durée limitée d’autorisation, l’ « indication » n’est pas la même.
Reste pour vous à prouver que le bénéfice-risque est acceptable dans les conditions « locales »…
D’autre part, si vous connaissez les annexes de cette dérogation guyanaise aussi bien que nous, il ne vous aura pas échappé qu’elle est assortie de TRES STRICTES CONDITIONS, notamment de calfeutrage des populations (et des aliments) et d’évaluation, totalement absentes à Nouméa…
La banalisation et le laxisme sont ici scandaleux.
Nous vous renvoyons notamment à l’avis de l’ANSES 2014-SA-0060 (cf impact sur les organismes non-cibles et « risque inacceptable pour les applicateurs et les résidents exposés au malathion »).
Et si, comme nous, vous avez pris connaissance de l’intégralité de l’avis du 9 mai 2014 du Haut conseil de la santé publique, alors la mention de l’inutilité desdits épandages n’aura pas manqué de vous édifier (page 2/ 10 ) : « C’est donc actuellement un combat « de retardement » qui est l’objectif prioritaire : gagner des mois « d’épidémie quiescente ». Cette stratégie n’a toutefois de sens que si les autorités sanitaires en tirent profit pour améliorer l’offre de soins et assurer la disponibilité des médicaments et lits qui, en tout état de cause, risquent in fine d’être nécessaires.»
Nous vous indiquons enfin que si la responsabilité de réglementer les biocides incombe bien au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, vous n’ignorez pas qu’il est défaillant en ce domaine…
En conséquence, votre propre responsabilité peut être engagée au sujet de ces épandages non réglementés et donc non réglementaires.
Nos demandes de rendez-vous avec vous étant restées sans suite depuis votre élection en mai dernier, nous en avons tiré toutes les conséquences. C’est ainsi qu’un certain nombre de dossiers que nous souhaitions évoquer amiablement avec le nouvel édile de Nouméa (dont celui des épandages de malathion), seront traités par nos conseils respectifs devant les tribunaux de la Nouvelle-Calédonie. Nous regrettons votre choix mais le respectons.
Nous vous adressons, Madame le Maire, nos salutations citoyennes.
Pour EPLP, la Présidente,
Martine Cornaille