Objet : ADDENDUM au communiqué du 30 juin 2017 / jugement en référé du recours d’EPLP visant à la suspension de l’arrêté dérogatoire du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie n° 2017-1039/GNC du 16 mai 2017 relatif aux substances actives et produits phytosanitaires à usage agricole (PPUA) autorisés en Nouvelle-Calédonie
Comme suite au communiqué de presse d’EPLP du
30 juin 2017 relatif au jugement en référé favorable à notre association (suspension de l’arrêté mentionné ci-dessus), nous souhaitons apporter les compléments suivants.
Si en conséquence,
PLUS AUCUN PPUA DE SYNTHESE N’EST AUTORISE A LA VENTE OU A L’UTILISATION en Nouvelle-Calédonie, les
agriculteurs de bonne volonté ne sont pour autant
pas démunis dans la conduite de leurs cultures.
En effet, il existe des
préparations dites « peu préoccupantes » PNPP biostimulantes, fongicides, insecticides, acaricides, molluscicides, répulsives ou encore inhibitrices de la germination… (ex. diverses formes chimiques du cuivre ou du soufre, phosphate ferrique, argile, bicarbonate de soude, bicarbonate de potassium, vinaigre, micro-doses de sucre, extraits divers ex. d’ail, huiles minérales et végétales, huiles essentielles dont huile de neem, purins divers, savons mous...) qui
restent à leur disposition.
Dans l’hexagone, les professionnels ont présenté une liste de
800 de ces substances aux autorités et 37% des agriculteurs en grandes cultures utilisaient déjà des PNPP en 2015.
D’autre part, pour limiter les épandages et donc protéger l’environnement et la santé des applicateurs comme des consommateurs, mais aussi dans un souci de meilleure rentabilité, ils devraient mettre en œuvre une
approche agro écosystémique en utilisant préventivement ou curativement des
techniques culturales qui favorisent la microfaune et les micro-organismes du sol et stoppent le développement des organismes nuisibles aux végétaux.
Ces techniques sont la sélection des espèces à cultiver et la sélection variétale, la réduction du travail des sols ou l’arrêt des labours, la rotation des cultures, l’association synergique des plantes, la lutte biologique intégrée, la couverture permanente des sols via les cultures de couverture ou le mulch, le semis direct sous couvert végétal, le retour de la matière organique, le bois raméal fragmenté,…
Nous rappelons à qui veut l’entendre qu’une
plante convenablement nourrie par un SOL SAIN donc VIVANT est résistante et résiliente.
Or l’emploi d’intrants de synthèse est incompatible avec le maintien de la Vie dans le sol…
Ce dernier point est crucial pour les productions agricoles puisqu’un
sol MORT est moins productif, qu’
il s’érode et disparaît, ce qui contrevient de toute évidence gravement à l’intérêt bien compris d’un cultivateur.
Quant à assurer la «
sécurité alimentaire » de la NC, nous rappelons que les productions alimentaires locales (de tous types -aquaculture, apiculture, élevages divers, grandes cultures, cultures légumières et fruitières-) ne couvrent que 15 % de notre consommation, le reste étant importé.
Nous indiquons que selon le mémento 2015 de la DAVAR, les productions
végétales alimentaires représentent
34% du total des productions agricoles en valeur (décomposés en 31.2% pour les fruits et légumes et 2.8% pour les céréales).
Nous ajoutons que par ailleurs certaines de ces cultures ne reçoivent pas de traitements pesticides.
Au final, les denrées produites avec pesticides de synthèse représentent donc SEULEMENT quelques pour cents des besoins alimentaires des Calédoniens (34% de 15% font 5%, moins ce qui n’est pas traité, soit environ 3 à 4 % ?).
Ce n’est donc pas avec ces productions que la Calédonie mange !
Ce jugement constitue une formidable occasion de faire pour la Nouvelle-Calédonie le choix d’une
agriculture DURABLE, c’est-à-dire une
agriculture de conservation des sols, sans intrants de synthèse (pesticides et engrais chimiques).
Nous vous demandons de bien vouloir contacter notre conseil, Maître Yann Elmosnino pour obtenir son analyse.
Pour EPLP, la Présidente, Martine Cornaille
COMMUNIQUE DE PRESSE 1
er juillet 2017