L'arrêté concernant les pesticides, tant attendu par EPLP et UFC-QueChoisirNC vient d'être adopté. Après neuf mois d'attente, le Gouvernement accouche ... d'une souris : les 92 retraits annoncés concernent des produits commerciaux non utilisés sur le Territoire, parfois même qui n'existent plus. On croit rêver.
En décembre dernier, les services techniques ont admis l'intérêt de prendre, comme en Europe, des décisions sur les SUBSTANCES ACTIVES, ces molécules chimiques qui peuvent se fixer dans l'organisme et provoquer à terme des maladies graves. Nous avions alors reformulé notre demande, pour obtenir le retrait d'une cinquantaine de substances actives très dangereuses et interdites en Métropole et en Europe (dont les principales sont mentionnées la liste noire Greenpeace, ci jointe).
Dans son arrêté, le Gouvernement n'a interdit aucune substance active. Pour 4 d'entre elles il se contente de quelques restrictions d'usage, dont le contrôle reste très problématique. Tout peut donc continuer comme avant.
Ainsi il conserve l'ENDOSULFAN (sauf sur les légumes feuilles) alors que cet insecticide organochloré a été banni dans 50 pays en raison de sa toxicité avérée : perturbations endocriniennes, cancer du sein. Il maintient les autorisations pour des substances hypertoxiques retirées en 2008 par M. Barnier, Ministre de l'Agriculture : le CARBENDAZIME : attaque les fœtus, dérègle le système hormonal ; DICHLORVOS : malformations et cancers ; le désherbant PARAQUAT : maladie de Parkinson ; l'ATRAZINE, cher à notre chargé de l'Agriculture : cancers du sein et de la prostate...
Nous ne comprenons pas cette obstination. Les failles de la réglementation de la profession agricole en Nouvelle-Calédonie aggravent encore les risques. Sait-on que la Chambre d'Agriculture, malgré ses belles déclarations, n'a guère accordé de diplômes de professionnels agricoles (DAPA) depuis deux ans ? et qu'elle n'a trouvé qu'une quinzaine d'agriculteurs volontaires pour appliquer sa charte des bonnes pratiques ?
Au mieux, il faudrait des années pour remédier à toutes ces carences.
D'ici là, parions que l'Australie aura interdit à son tour ces substances, véritables bombes à retardement.
Mais d'ici là, combien de nouvelles victimes de ces dangers invisibles ?
Le gouvernement se mobilise beaucoup et à juste titre contre l'alcool et le cannabis, nocifs d'abord pour ceux qui les consomment volontairement.
Mais pour tous ces produits chimiques que chacun absorbe à son insu en buvant, en mangeant, en respirant : quelle discrétion... Pourtant les tumeurs sont devenues la première cause de mortalité en Nouvelle Calédonie.
Nous le répétons, c'est là un problème majeur et global de santé publique. Les deux tiers des pesticides sont importés à des fins non agricoles : traitement des bois, termicides, désherbage des voies, jardins potagers... Et ces importations se font sans aucun contrôle !
Il faut appliquer le principe de précaution, devant ces risques de dommages graves et irréversibles, démontrés par de nombreuses études scientifiques. Le gouvernement français l'a compris, pas le nôtre.
Après tant de réunions.. faut-il baisser les bras ?
L'opinion publique nous fait confiance, nous continuerons donc à nous battre.
Notre santé, celle de nos enfants, le valent bien.
UFC QUE CHOISIR NC ENSEMBLE POUR LA PLANETE