Communiqué de Presse d'Ensemble Pour La Planète (22 mai 2009)
LASSES DU FAUX DIALOGUE, NOUS DEMANDONS JUSTICE...
En avril dernier, les associations Ensemble pour la Planète (EPLP) et UFC Que Choisir se sont retirées des ateliers et réunions du Comité de Protection des Végétaux. EPLP a déposé un recours en référé au Tribunal Administratif de Nouméa pour faire annuler six récentes réhomologations de pesticides qu'elle estime non règlementaires. Pourquoi cette rupture du dialogue ?
Pendant près de deux ans, nous avons fait preuve de patience et d'esprit constructif, en dépit de dénigrements et d'effets d'affiche, comme cet arrêté de septembre 2008 ordonnant le retrait de 92 pesticides ... qui n'étaient déjà plus importés sur le Territoire ! Depuis juillet 2007 nous demandons des mesures urgentes ; depuis octobre 2007 nous avons participé à des groupes de travail avec la DAVAR, la DASS, la Chambre d'agriculture... En janvier 2009 nous avons accepté de participer aux ateliers (enfin) décidés pour réviser une règlementation désuète tout en insistant sur l'urgence des mesures à prendre.
A ce jour, nous n'avons obtenu aucune décision concrète du gouvernement ou de ses services.
Pourtant, pour accélérer l'interdiction en Nouvelle Calédonie des substances retirées des marchés français ou euro- péen en raison de leur hypertoxicité sanitaire ou environnementale, nous avons fait des concessions majeures : réduire leur nombre à 13 dans un premier temps, accepter la possibilité d'exceptions spécifiques au Territoire et des délais de mise en œuvre. Tout cela pour RIEN !
En " échange ", on nous propose avec lenteur une procédure abracadabrante, une sorte d'usine à gaz pour décider du retrait de ces poisons (pièce jointe). Alors que, pour ré-autoriser la distribution de substances dangereuses, les médiocres règlementations existantes ne sont même pas respectées ! De qui se moque t-on ?Ainsi la Davar vient de ré-homologuer en catimini six produits interdits en Métropole, et dont l'homologation en Nouvelle Calédonie était périmée : elle l'a fait sans consulter le Comité Consultatif de Protection des Végétaux et sans officialisation (pas d'arrêté publié). Dans ce dossier des pesticides, on peut évoquer de nombreuses carences inadmissibles : nous sommes lassés d'attendre que les autorités y remédient.
Le registre public des homologations, obligatoire depuis .. 1992, n'est pas consultable car pas tenu. C'est une simple liste de produits homologués qui est accessible sur le site de la Davar : elle comporte de nombreuses erreurs et n'est pas mise à jour . Or c'est elle qui fait référence pour les professionnels (importateurs et utilisateurs).
Le Plan triennal de surveillance sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes ? Les résultats pour 2008, pourtant disponibles depuis des mois, ne sont toujours pas communiqués au public. Est-ce ainsi que l'on croit rassurer l'opinion et défendre notre agriculture ?
La problématique des pesticides doit être centrée sur la Santé humaine (et la protection de l'environnement) et non sur la pseudo protection des végétaux; outre les services ruraux, elle concerne aussi les directions des Affaires sanitaires et sociales (dont nous regrettons le mutisme obstiné), du Travail, de l'Environnement, des Affaires économiques, des Douanes...
En octobre 2007, l'on nous avait promis un coordonnateur au niveau gouvernemental : nous l'attendons toujours.
C'est pour ne pas cautionner davantage, par une participation impuissante, des pratiques désastreuses et une politique irresponsable que nous avons décidé de saisir la Justice.
Pour EPLP, la Présidente
Mme Cornaille