Une fois n’est pas coutume EPLP s’associe à une initiative européenne urgente et nécessaire. Aidez-nous à sauver les abeilles ! Signez dès maintenant la pétition adressée aux députés européens en cliquant ici.
Regardez la vidéo jointe, un peu longue (les 5 premières minutes suffisent) qui expose des faits aussi inquiétants que révoltants, sans chercher à nous culpabiliser et en pointant les vrais responsables. lien vers la vidéo : http://www.pollinis.org/petitions/video_pesticides.html Ou, si vous êtes pressé, lisez juste le texte çi dessous :
NEONICOTINOIDES Lettre du Réseau Pollinis ( novembre 2012 )
La bataille qui a lieu en ce moment peut être déterminante pour la survie des abeilles – et notre avenir à tous. Les lobbys agrochimistes sont sur le point d'imposer 3 types de pesticides néonicotinoïdes très dangereux pour les abeilles. La seule façon de leur barrer la route, c’est que des centaines de milliers de citoyens se mobilisent à travers toute l’Europe pour obliger les députés européens à intervenir.
C’est le dernier round d’un combat mené depuis l’été dernier, rappelez-vous : Après plusieurs études qui ont montré les ravages de certains pesticides neurotoxiques (les néonicotinoïdes) sur les abeilles, et le retrait de la vente d’un de ces pesticides – le Cruiser OSR - en France par le Ministre de l’Agriculture, la Commission Européenne a demandé à son autorité sanitaire (l’EFSA) de réévaluer la dangerosité de ces substances(1) ; surtout celle du Thiametoxam, de l’Imidaclopride et de la Clothianidine, trois types de néonicotinoïdes responsables à eux seuls de la mort de millions d’abeilles chaque année en Europe(2).
Mais les lobbys agrochimistes ont toutes les chances de gagner la bataille. Pourquoi ? Parce que ce sont EUX-MÊMES qui sont chargés d’évaluer la dangerosité de leurs produits ! Incroyable, mais vrai… Les autorités sanitaires européennes chargées de garantir notre sécurité alimentaire sont composées de technocrates, pas de scientifiques. Personne, dans les institutions européennes, n’est capable de mener les tests scientifiques nécessaires pour évaluer la dangerosité d’un pesticide sur les abeilles(3). En clair, ce sont les fabricants de pesticides eux-mêmes qui évaluent la dangerosité de leurs produits. Et vu le chiffre d'affaires phénoménal qu'ils tirent de ces pesticides, on ne peut pas s'attendre à ce qu'ils les interdisent (5) !
Résultat : les autorités sanitaires délèguent ce travail à un groupe « informel » d’experts, l’ICPBR (International Commission on Plant-Bee Relationships)… qui, lui, est composé aux deux tiers par des membres de l’industrie agrochimique (4) !
Notre seule façon d’agir, en tant que citoyens : dénoncer ce scandale haut et fort, et exercer une pression maximale sur les députés européens pour qu’ils interviennent avant que les agrochimistes aient eux-mêmes déclaré leurs produits « inoffensifs ». Le temps presse : le verdict doit être rendu en décembre. Il n’y a pas une minute à perdre : s’il vous plait, signez vite cette pétition en cliquant ici, et faites-la suivre à tous vos amis.http://www.pollinis.org/petitions/petition_201210.php
Toute la communauté scientifique sait que ces pesticides néonicotinoïdes font des ravages irréparables sur les abeilles : dans les ruches en bonne santé, ces produits neurotoxiques agissent sur le système d’orientation des abeilles, les empêchant de revenir à la ruche. Incapables de retrouver leur chemin, elles finissent par mourir d'épuisement. Petit à petit, les ruches se vident, les essaims sont décimés, et c'est tout l'écosystème qui se trouve en danger (7). Dans les ruches déjà affaiblies par un parasite ou une maladie, les néonicotinoïdes apportent le coup de grâce aux abeilles, trop affaiblies pour résister à ce poison trop violent(6).
Alors oui, il y a urgence à retirer ces substances toxiques du marché ! Tous les citoyens qui se soucient des abeilles, de la biodiversité et des générations futures, sont le seul rempart face à la rapacité des firmes agro-chimiques. Ces firmes l’ont annoncé : elles mettront « tous les moyens » pour continuer à faire autoriser leurs produits. Vu les ressources financières énormes dont elles disposent, il y a de quoi s’inquiéter (8) !
Merci de signer dès maintenant votre pétition aux députés européens, et de transmettre ce message à vos proches pour pour faire barrage aux fabricants de pesticides tueurs d’abeilles.
Nicolas Laarman Délégué général – Pollinis Conservatoire des Fermes et de la Nature http://www.pollinis.org/
Pour info : EPLP et l'UFC Que Choisir viennent de déposer un recours contre un arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui homologue le Confidor, un pesticide à base d'imidaclopride
SOURCES ET COMPLÉMENTS D'INFORMATIONS :
(1).Mandate for scientific and technical assistance (EFSA conclusions) in accordance with Article 21 of Regulation (EC) No 1107/2009 to perform an evaluation of neonicotinoids as regards the risk to bees, n° M-2012-0160, modifié le 25/27/2012 : “The Commission therefore asks EFSA to prioritise the review of thiametoxam, clothianidin and imidacloprid”.
(2).Nous avons recensé plus de 20 études alertant sur les effets toxiques des pesticides systémiques neurotoxiques sur les abeilles et les pollinisateurs sauvages. Pour se faire une idée :
- Shah, S. Behind mass die-offs, pesticides lurk as culprit (traduit par Christian Pacteau sous le titre “Derriere la multitude des morts les pesticides se dissimulent comme des coupables”), Yale Environment 360, 7 jvier 2010
- Girolami, V. M. (2009). Translocation of Neonicotinoid Insecticides From Coated Seeds to Seedling Guttation Drops : A Novel Way of Intoxication for Bees . Journal of Economic entomology , 102 (5), 1808-1815.
- Tennekes, H.A (2010) The significance of the Druckrey-Kupfmuller equation for risk assessment – The toxicity of neonicotinoid insecticides to arthropods is reinforced by exposure time (traduit par Chr. Pacteau sous le titre “Signification de l’équation de Druckrey-Küpfmüller pour l’évaluation des risques. La toxicité des insecticides néonicotinoïdes contre les arthropodes est renforcée par la durée d’exposition.”) in “Toxicology”.
(3). L'avenir des abeilles est-il entre les mains du lobby des pesticides ? (Corporate Europe Obervatory, novembre 2010) : http://corporateeurope.org/sites/default/files/sites/default/files/files/article/futur_des_abeilles_francais.pdf
(4). La faillite de l'évaluation des pesticides sur les abeilles (Le Monde du 09 juin 2012) : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/07/09/abeilles-la-faillite-de-l-evaluation-des-pesticides_1731092_3244.html
(5). Au lieu d'avoir baissé, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018 de l’INRA (réduction de 50 % de l'usage des produits chimiques dans l'agriculture d'ci à 2018), la consommation de produits phytosanitaires a encore augmenté de 1,3% en 2011- soit, en volume, 62 700 tonnes de pesticides dispersés dans les champs (contre 61 900 tonnes en 2010). En valeur, la progression est de 5%. Le chiffre d’affaire 2011 du secteur des vendeurs de « produits phytosanitaires » atteint 1,9 milliards d’euros. Mention spéciale à la catégorie « herbicides », dont le chiffre d’affaire grimpe de 17%. Les insecticides se situent juste derrière, avec 11% de plus qu’en 2010.
(6).L'effet cocktail mortel pour les abeilles (Sciences & Avenir) : http://fr.scribd.com/doc/59532257/Mort-des-abeilles-deux-suspects-demasques-Sciences-et-Avenir-n°771?secret_password=1jrfwi2mxvbexeh3p0h6
(7).L'étude de Mickaël Henry et son équipe de l'INRA d'Avignon à l'origine de l'interdiction du Cruiser OSR en France : http://211.144.68.84:9998/91keshi/Public/File/41/336-6079/pdf/348.full.pdf
(8).Le chiffre d'affaire 2012 de la firme suisse Syngenta qui produit le Cruiser (L’Usine Nouvelle) : http://www.usinenouvelle.com/article/syngenta-confirme-ses-previsions-2012-et-vise-un-ca-record.N184511 Quand l'agriculture est mauvaise pour la santé (Good planet Infos) : http://www.goodplanet.info/Alimentation-agriculture/Pesticides/Pesticides/(theme)/266