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Lettre ouverte à Monsieur le Maire de Nouméa

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Monsieur le Maire,

A la « Une » du magazine  Le Nouméa  de septembre 2009, une divine surprise… :  « la révolution verte est en marche » dans la capitale ! Et à la lecture du dossier environnement, nous nous sommes réjouis de voir reprise à votre compte la quasi-totalité des propositions d’EPLP (cf LNC du 4 juin 2009).

Nous nous réjouissons donc mais déplorons cependant une très grande frilosité en ce qui concerne le tri sélectif chez les particuliers. Les filières de récupération/recyclage ne seront économiquement viables qu’à partir de volumes critiques qui ne seront atteints que si Nouméa s’engage fermement.

Relativement aux modes doux de transport, nous insistons sur la nécessité d’aménager des zones piétonnes et des pistes cyclables permettant des déplacements aisés et sûrs dans tous les quartiers (trajets domicile / école /commerces de proximité…). Nous redisons que le vélo ne peut pas être réservé aux loisirs.

Pour diminuer de manière sensible embouteillages, nuisances et émissions de gaz à effet de serre liés à l’utilisation des voitures, les grandes villes doivent combiner de manière novatrice des outils complémentaires :

- le péage urbain « intelligent » et modulable en fonction de l’heure et du type de véhicule, voire du nombre d’occupants,

- l’utilisation de véhicules propres en libre service (vélos, voitures) associée au partage de véhicules et au covoiturage,

- le développement de transports en commun de nouvelle génération.

A ces outils peut bien sûr s’ajouter toute une panoplie de mesures fiscales incitant à l’utilisation des transports en commun ou de véhicules propres. Enfin administrations et entreprises doivent s’unir pour généraliser le télétravail et les téléactivités. Il faut aussi repenser l’urbanisme pour inverser la tendance qui allonge chaque année un peu plus la distance entre le domicile du travail et limiter, à la source, les besoins de déplacements.

Toutes ces mesures ne relèvent pas uniquement de votre responsabilité mais vous pouvez les impulser de façon décisive. Nous nous permettons d’insister sur l’absolue nécessité de mettre en place au plus vite des transports en commun interurbains de qualité. Des études de faisabilité du tram-train devraient être lancées sans attendre.

Concernant les visites de parcelles privées dans le cadre de la lutte larvicide contre les moustiques vecteurs de la dengue, nous voyons dans leur quasi-triplement sur un an le résultat des actions que nous avons menées depuis quelques mois.  Nous vous faisons part de notre insistance pour que le SIPRES (et la DASSNC) prennent en compte nos recommandations en matière de lutte anti-vectorielle.

Nous vous remercions de votre engagement à  modifier les habitudes en matière de désherbage.

Relativement à l’assainissement, nous aimerions que vos services se penchent de façon urgente sur le devenir des effluents des établissements de santé (laboratoires, cliniques, hôpital…). Nous nous inquiétons du fait que des germes multirésistants, des médicaments, des produits radioactifs, des métaux lourds… puissent être rejetés sans traitement préalable dans nos baies où des baigneurs de tout âge s’ébattent…

Parlons enfin du « bio » dans les cantines. L’affichage d’une volonté municipale de mettre toujours plus de bio dans les assiettes de nos petits constituerait sans doute un formidable encouragement pour nos producteurs. Mais sans attendre que l’agriculture calédonienne ait fait elle aussi sa « révolution verte », vous pouvez d’ores et déjà imposer l’utilisation de farines biologiques (pain, pâtes etc), d’huiles biologiques, de sucre biologique, de riz biologique et autres !

Le signalement des zones WIFI que nous vous avons demandé participe de la même logique : prévenir plutôt que guérir. Au regard de la réglementation, l’édile est responsable de la santé de ses administrés (article L131.2 du code des communes) et c’est pourquoi nous insistons sur quelques problématiques pouvant avoir de fâcheuses conséquences sanitaires. Et puisque vous affichez désormais la volonté de donner une priorité à la santé des Nouméens, nous ne doutons pas que vos services nous réserveront un meilleur accueil à l’avenir.

Dans l’espoir que la ville de Nouméa participera pleinement aux adaptations qui s’imposent à tous en ce début de 21° siècle, nous restons à votre disposition comme à celle de l’ensemble des Calédoniens pour vous faire connaître nos avis et propositions.

Ecologiquement vôtre.

Pour EPLP, Martine Cornaille, présidente