Objet : rencontre EPLP / Lifou
Le 30 novembre 2017, l’association EPLP s’est rendue à Lifou à l’invitation de la population et de son association relai à Drehu, EDLP.
Après un échange avec le grand chef Boula, deux réunions publiques ont été organisées, à Mou et à Luecila.
Nous avons rencontré les autorités coutumières et les élus, maire et président de province. Les habitants sont venus à notre rencontre très nombreux. Nous les remercions tous de leur participation aux débats et de leur accueil chaleureux.
Le constat dressé est unanime :
la gestion de la crise Kea Trader a été catastrophique. Elus, associations, population, tous estiment notamment avoir été sevrés d’informations fiables.
Tous déplorent aussi le
manque de réactivité des services du gouvernement calédonien : la première réunion d’information sur place (organisée à l’initiative de Monsieur le maire) date du 1er décembre, tout comme le prélèvement des premiers échantillons de produits de la mer. Quant aux premières analyses d’eau de mer, elles seront faites le lundi 4 décembre !!!!
Outre la question de la
gouvernance, ont été aussi évoqués les
aspects sanitaires, écologiques, juridiques, culturels et économiques de la situation créée par l’arrivée de boulettes de fuel lourd sur les plages de l’île.
En effet, aujourd’hui, des
inquiétudes fortes se font sentir pour l’avenir proche et plus ou moins lointain de l’île.
Cette « crise » s’ajoute aux effets du cyclone Donna, à la forte érosion côtière, aux proliférations d’ « algues noires » toxiques, et au traumatisme du récent séisme de magnitude 7…
La coupe est pleine !
Le désarroi est partout…
Les gîtes et les hôtels sont désertés, les croisiéristes font la moue devant l’interdiction de baignade, les tours operators ont fermé, la pêche d’autoconsommation et commerciale est interdite, bref, nombre d’îliens ont perdu leurs revenus.Les clans de la mer quant à eux, sont désemparés vis à vis de la coutume…
Les enfants sont privés de leurs terrains de jeu favoris, la plage et la mer. Et à Lifou, ils n’y a pas de piscine municipale… Les grandes vacances arrivent : qu’est-ce qui leur sera proposé ?
Comment les Drehu vont-ils passer Noël ? Avec du pilchard en boîte ?
Jusqu’à quand ce sombre tableau ?
L’incertitude est totale sur ce point…
EPLP a donc fait savoir à l’Etat (rencontre du samedi 2 décembre au Haussariat avec Monsieur le conseiller du ministre de la transition écologique et solidaire et Monsieur le secrétaire général de la NC) que, de son point de vue,
devant ces dures circonstances exceptionnelles la solidarité nationale devait s’exprimer et s’exprimer rapidement. L’écoute a semblé bonne. La difficulté pourrait venir du fait que la catastrophe n’est pas naturelle mais “technologique”. Il faudra donc trouver les “ bons tuyaux “ pour apporter l’aide nationale.
EPLP adresse sans délai la
même demande de solidarité au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Nous observons que la solidarité des Calédoniens s’exprime à l’égard des agriculteurs au travers du financement de l’APICAN qui les indemnise lors d’événements climatiques extrêmes, qu’elle s’exprime aussi au travers du Fonds Nickel à l’égard de la profession minière et de ses sous-traitants.
Elle doit donc s’exprimer aussi à l’égard des Drehu durement impactés dans leur quotidien.
A l’heure où la Calédonie se cherche un avenir en commun, nous ne doutons pas que nos démarches seront suivies d’effets et ce, d’autant plus que les aides octroyées pourraient être de « simples avances » à valoir sur les dédommagements à venir après la recherche des responsabilités...
Pour EPLP, la Présidente, Martine Cornaille
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 2 DECEMBRE 2017