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Dépistage du cancer du sein

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Dépistage du cancer du sein Tous les ans au mois d’octobre, institutions crédules et associations bêlantes virent au rose vif pour une noble cause nous affirment-elles: la promotion du dépistage organisé du cancer du sein féminin par mammographie. Et les médias de relayer à l’envi témoignages larmoyants et  messages infantilisants ! Une unanimité fort dommageable qui nuit aux femmes parce qu’elle omet de parler des effets négatifs du dépistage organisé. Non, le dépistage systématique du cancer du sein par mammographie n’est pas LA panacée ! Oui, les femmes sont honteusement manipulées ! Qu’est-ce qui nous autorise à dire cela ? NOS REFERENCES  SCIENTIFIQUES ! Des exemples : Etude Cochrane (la collaboration Cochrane est une organisation à but non lucratif indépendante qui regroupe plus de 28 000 volontaires dans plus de 100 pays. Cette collaboration s'est formée à la suite d'un besoin d'organiser de manière systématique les informations concernant la recherche médicale. De telles informations consistent en des preuves scientifiques pour la prise de décision médicale, fondées sur des essais cliniques bien menés). Revue Prescrire (seule revue indépendante des lobbys médicaux et pharmaceutiques). INCA = Institut national du cancer Bulletin du Conseil de l’Ordre, N°21, janv.-fév.2012. Etc. Quelles références pour le Dr Rouchon et ses sbires obéissants de la « lutte contre le cancer » ? On ne sait et on le déplore. Où sont les chiffres calédoniens en matière de dépistage systématique du cancer du sein féminin ? Nous les demandons depuis 4 ans. Ils ne nous ont jamais été communiqués. Pourquoi ? Qu'y-a-t-il à cacher ? Le Dr Rouchon, directeur de l’ASSNC, n'a-t-il pas évalué ses pratiques et n'en dispose-t-il pas ? A-t-il manipulé le pouvoir politique et craint-il que ce ne soit dévoilé ? EPLP a dû se résoudre à saisir la CADA (commission d'accès aux documents administratifs). La commission a rendu son avis le 6 octobre, nous l’attendons (cf nos demandes de communication adressées au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie les 10 octobre 2015 et 22 janvier 2016)… Alors à EPLP, on n’en peut plus des déclarations bêlantes, dégoulinantes de commisération. On n’en peut plus non plus du ton péremptoire employé lorsqu’il s’agit de nous fustiger. A EPLP, on n’en peut plus encore de voir les femmes abusées par le pleutre pouvoir médical local (incarné ici par le Dr Rouchon, directeur de l’ASSNC –Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie-) et qui, désormais,  parce que nous l’avons menacé de poursuites judiciaires notamment pour non-respect du code de la santé publique (Article R.4127-35 : « Le médecin doit à la personne qu’il examine, qu’il soigne ou qu’il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu’il propose »), « fait monter au créneau » des associations dociles pour répéter encore et encore contrevérités et inepties. A l’origine du dépistage, deux postulats erronés…
  •  le diagnostic de la maladie cancéreuse peut reposer sur le diagnostic histologique  L’observation des cellules au microscope ne peut pas définir complètement la maladie ni prévoir l’avenir d’un cancer.
  • le cancer évolue de façon « linéaire » et « mécanique » Lésion précancéreuse ---> cancer invasif --->maladie cancéreuse disséminée ---> mort.
Petit = Précoce = Curable. C’était l’hypothèse évidente. Mais cette conception ne se vérifie pas. Petit ne signifie pas nécessairement récent. Et donc volumineux ne signifie pas nécessairement tardif. Un cancer peut grossir, régresser ou rester stable pendant des années. Les chiffres sont têtus… On observe que le dépistage n’a pas entraîné de diminution des formes évoluées de cancer du sein. Contrairement aux attentes, il n’y a pas eu non plus d’allègement des traitements les plus lourds  (mastectomies, chimiothérapies). La baisse de mortalité est identique dans des groupes de femmes dépistées et des groupes non dépistés, cette baisse étant liée plausiblement aux traitements et à la réduction de traitements hormonaux de la ménopause (!). Le taux de survie est le même dans des groupes de femmes dépistées et non dépistées quel que soit le stade du cancer au moment du diagnostic. En revanche après 20 ans de campagnes a émergé un sévère effet inattendu du dépistage qui est le SURDIAGNOSTIC ou excès de diagnostics. Conséquences ? Cette augmentation artificielle des diagnostics de cancers du sein entraîne des traitements inutiles (dont des chimiothérapies et des amputations…; on note une large augmentation du nombre des biopsies depuis l’instauration des campagnes de dépistage. La femme doit attendre parfois plusieurs semaines avant les résultats. Pour 1 000 femmes au-dessus de 50 ans participant au dépistage pendant 20 ans, il y aurait en France environ 1 000 fausses alertes conduisant à 150 à 200 biopsies -revue Prescrire, février 2015/Tome 35 N°376-) et le stress associé pour les femmes concernées. Le leurre de la détection précoce: Les deux femmes, dépistée et non dépistée, ont une longévité identique. L’une des deux a connaissance de sa maladie plus longtemps. Est-ce vraiment un « gain » ? NB : on note avec amertume que
  • cet effet indésirable du surdiagnostic existe pour tous les dépistages systématiques ; c’est d’ailleurs la raison qui a conduit à l’abandon du dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage des PSA chez l’homme. Combien un homme vaut-il de femmes ?
  • réduire de 20% ou de 30% le risque de mourir d’un cancer du sein n’a pas un effet considérable si le risque absolu de mourir d’un cancer du sein est déjà faible.
En 2010:
  • 4,4% des femmes sont décédées d’un cancer du sein,
  • 19,4% d’un autre cancer,
  • 29% d’une maladie cardio-vasculaire.
(État de santé/mortalité/décès par cause : www.ecosante.fr) En comparaison, le tabac, lui, tue un consommateur sur deux. Alors question : pourquoi tant de communication débile sur le dépistage du cancer du sein et RIEN sur les maladies cardiovasculaires chez les femmes ? On aimerait comprendre la logique de notre agence de santé… Mais là n’est pas le pire… Vous aimez les jeux de hasard ? Alors jouez vos seins ! D’après un travail indépendant réalisé à partir de données disponibles sur 2 000 femmes dépistées pendant 10 ans (Collaboration Cochrane, http://www.cochrane.dk/screening/index-fr.htm): soit un bocal contenant 2 000 perles symbolisant 2 000 femmes dépistées. Parmi elles placez : 1 perle dorée pour 1 décès par cancer du sein évité. 10 perles rouges pour 10 femmes en bonne santé sur-diagnostiquées et traitées inutilement (rappelons-le, parfois jusqu’à l’amputation !). 200 perles blanches pour 200 femmes qui subiront le stress d’une fausse alerte et d’autres examens, et qui ne seront rassurées qu’au bout de plusieurs semaines. Piochez et vérifiez combien de fois vous tirez la perle dorée ! Voir la vidéo à: https://cancer-rose.fr/actions.html Outre les FAUSSES ALERTES donnant lieu à des examens supplémentaires parfois lourds, voire à des « traitements » invasifs, la mammographie peut entraîner des CANCERS RADIO-INDUITS. D’après l’INCA (Institut National du Cancer), ils seraient de l’ordre de 1 à 20 cas pour 100 000 femmes au-dessus de 50 ans participant au dépistage (soit pour la NC  2 décès tous les 10 ans, évaluation du Dr Pouget). NB : leur risque augmente avec la répétition des examens et la multiplicité des clichés par examen…                La mammographie est un bon outil de diagnostic MAIS SANS DOUTE PAS DE DEPISTAGE  sauf à ce que nous soit démontré que des spécificités LOCALES nous contredisent. Nous attendons les données calédoniennes demandées pour en juger. A tout le moins, ET SANS ATTENDRE, l’état des connaissances sur les bénéfices et les risques associés au dépistage systématique du cancer du sein par mammographie doit faire l’objet d’une information claire, précise, complète des femmes afin de leur permettre d’adhérer ou non à cette démarche EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE. Ceci est essentiel. Cette information DOIT DONC FAIRE ETAT DE LA CONTROVERSE au sujet du dépistage organisé, et ce de la manière la plus claire possible. Pour EPLP, la présidente, Martine Cornaille    Aux femmes inquiètes :
  • malgré des divergences sur le chiffrage du bénéfice et des risques, il existe une concordance mondiale des études sur l’existence du surdiagnostic
  • les études sont compatibles avec une faible diminution de la mortalité par cancer du sein grâce au dépistage
  • cet effet faible doit être mis en balance avec les effets indésirables qui sont les fausses alertes, les sur-diagnostics, les sur-traitements, les cancers radio-induits. Pour 1 000 femmes participant pendant 20 ans au dépistage il y aura au moins 19 cancers diagnostiqués par excès (Ph. Autier, bulletin du Conseil de l’Ordre, N°21, janv.-fév.2012).
Etre vigilante par rapport à l’information médicale donnée, c’est être actrice de sa santé. Vous êtes libre de participer ou pas, cela est un choix individuel qui doit être raisonné, ni imposé ni subi. Retenez que les données actuelles ne permettent pas de vous culpabiliser si vous ne désirez pas participer.   [COMMUNIQUE DE PRESSE DU 8 OCTOBRE 2016]