Articles - Santé

Mercure, poisson et cantines scolaires...

Santé 3 Ajouter un commentaire
0 Note
Mercure, poisson et cantines scolaires...

Alerte mercure / restaurants scolaires et d’établissements de soins

EPLP s’indigne de ce que les préconisations de consommation de poissons contaminés par le mercure édictées très tardivement par la DASS NC en août 2011 n’aient pas, en outre, fait l’objet d’une large publicité et soient particulièrement frileuses. La préservation économique de la filière pêche est clairement identifiée comme le principal obstacle à l’information sincère et entière des populations (cf courrier DDR Province sud en PJ). Eu égard à l’extrême neurotoxicité du mercure, en particulier pour les petits, nés ou à naître (cf courrier DPASS sud –courrier dont nous avons obtenu copie qu’après avis favorable de la CADA et entame d’une procédure au tribunal administratif) et sa très probable implication dans le développement des maladies neurodégénératives (type Alzeihmer), nous priorisons différemment les impacts de la consommation de poissons et nous adressons donc ce jour aux responsables de restauration scolaire et d’établissements de soins un courrier d’alerte  basé sur notre analyse  des résultats que nous avons eus tant de difficultés à obtenir de la DAVAR (après un an de relances et avis favorable de la CADA). D’autre part, nous vous demandons de suivre l’issue de la procédure contentieuse que nous engageons contre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie suite à son refus implicite d’affichage de recommandations sanitaires dans tous les points de vente de poisson, transformés ou pas (cf PJ lettre au gouvernement). Pour Ensemble pour la Planète, La présidente, Martine Cornaille COMMUNIQUE DE PRESSE

Nouméa le 22 octobre 2012


 Préconisations de consommation par la DASS

Problématique de la contamination des poissons par le mercure

 Certains poissons pélagiques présentent une imprégnation variable en methylmercure dont la consommation répétée peut entraîner une élévation de la concentration en mercure. L’âge participe également à cette concentration par mécanisme de bioaccumulation. Aussi, il est conseillé aux femmes enceintes ou avec désir de grossesse ou allaitantes de suivre les recommandations alimentaires ci-dessous afin de limiter les effets du mercure sur le développement de leur enfant. Les recommandations consistent à diversifier la consommation de poissons en déconseillant ou limitant celle des espèces les plus contaminées de manière à ce que les apports hebdomadaires en mercure ne dépassent pas 1,6 μg/kg/sem (Cf doc : (http://www.anses.fr/Documents/RCCP2006sa0003.pdf). Pour les populations sensibles (femmes enceintes ou désireuses de le devenir, enfants de moins de trente mois) Il est très fortement déconseillé de consommer les espèces suivantes :
  • Marlin
  • Espadon de tous types
  • Requin
  • Thon bacchi
  • Saumon des dieux
Il est fortement conseillé de limiter à un repas par semaine la consommation des espèces suivantes :
  • Vivaneau
  • Thon blanc
  • Thon jaune
  • Wahoo
Pour les consommateurs en général Il est conseillé de limiter à un repas par semaine la consommation des espèces suivantes :
  • Marlin
  • Espadon de tous types
  • Requin
Cependant, les intérêts nutritionnels d’une consommation régulière et diversifiée de poissons et autres produits de la mer restent très largement supérieurs aux risques sanitaires encourus.

Courrier DDR Province Sud


Courrier DPASS Sud

   

 

 Courrier adressé aux responsables de restauration scolaire et d’établissements de soins

Objet : Mercure dans les poissons - Recommandations de consommation Madame, Monsieur, Par la présente, nous souhaitons vous interpeller sur le problème de la contamination de certains poissons par le mercure, phénomène mondial qui touche également la Nouvelle-Calédonie. Ce problème a récemment été abordé par Mme Marie Grosman, agrégée en sciences de la vie, lors d’une visioconférence organisée par le SMIT et l’Association de Toxicologie-Chimie de Nouvelle-Calédonie, le 20 septembre dernier. Le mercure est un neurotoxique bioaccumulable, considéré par l’OMS comme l’une des dix substances les plus préoccupantes pour la santé. « Le méthylmercure est toxique pour le système nerveux central de l'homme, en particulier durant son développement in utero et au cours de la petite enfance. Il peut provoquer des troubles comportementaux légers ou des retards de développement chez les enfants exposés in utero ou après la naissance, même en l'absence de signes toxiques chez la mère » (source : Anses). Il existe deux sources principales d’intoxication : les amalgames dentaires et la consommation de poissons contaminés. La consommation de poisson constitue la principale source d'exposition alimentaire de l'homme au méthylmercure. Le niveau de contamination des poissons varie selon les espèces. Il a tendance à être plus élevé chez celles qui se situent en haut de la chaîne alimentaire (les grands prédateurs). cycle du mercure En nous basant sur les analyses de la DAVAR de 2005 à 2011, nous avons identifié certains types de poissons qui suscitent plus de préoccupations en matière de présence de mercure. Pour les populations à risques (jeunes enfants et femmes allaitantes, enceintes ou désireuses de l’être), nous recommandons :
  • De ne pas consommer de marlin, espadon, requin (commercialisé sous l’appellation veau de mer), saumon des dieux et thon bachi,
  • Il leur est également déconseillé de consommer vivaneau, marlineau, voilier, thon blanc, tazar wahoo et thon jaune (moins de 2 fois par mois),
  • Mahi mahi, pouate, rouget, loche, bossu et crabe peuvent être consommés avec modération (environ 4 fois par mois),
  • Maquereau, bec de canne, crevettes, poulpe, picot, mulet, perroquet, raie et dawa peuvent être consommés deux fois par semaine et plus.
  • Pour le reste de la population, il est fortement déconseillé de consommer marlin, espadon et requin.
Rappelons que pour une alimentation équilibrée, la consommation de poisson doit être régulière et surtout diversifiée (nous recommandons une consommation minimale de deux portions de 75 g chacune de poisson par semaine). Dans l’intérêt des consommateurs, nous vous remercions de bien vouloir nous informer de la suite que vous donnerez à nos recommandations, dans le cadre de votre activité. Dans l’attente de vos réponses, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma parfaite considération. Le président de l’UFC Que Choisir, Michel DAVAREND La présidente d’EPLP,  Martine CORNAILLE  

Recommandations EPLP - UFC Que Choisir

IMPREGNATION MERCURE / POISSONS en NC RECOMMANDATIONS UFC QUE CHOISIR NC / EPLP NOMBRE DE REPAS MAX / MOIS

Sources : Données brutes DAVAR de 2005 à 2011

* Femmes en âge de procréer / femmes enceintes / femmes allaitantes / enfants NR = Non recommandé SR = Sans restriction


Lettre au gouvernement 

Nouméa le 24 mai 2012

A Monsieur le Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie Objet : publicité contamination poissons / mercure

Monsieur le Président,

Comme suite à la constatation de la contamination de poissons pélagiques par le mercure par vos services (cf analyses DAVAR), notre association formule la demande que l’apposition d’informations relatives aux recommandations de consommation des espèces à risque par les divers publics soit rendue obligatoire dans tous les lieux de vente.

En effet, la forte imprégnation des grands pélagiques commercialisés sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie et, parallèlement, l’extrême neurotoxicité de ce métal appellent des mesures concrètes et rapides de la part de vos services.

Il nous semble donc opportun, en application de l’article 1er de la Charte constitutionnelle de l’environnement consacrant un droit fondamental à un environnement équilibré et respectueux de la santé, d’informer tout acheteur de poisson de la fréquence de consommation qui lui est recommandée. Une telle information est également rendue nécessaire par les articles 5 et 7 de la Charte consacrant le principe de précaution et le droit d’accéder aux « informations détenues par les autorités publiques ». Ces principes sont par ailleurs repris dans les Codes de l’environnement des provinces Sud et Nord.

A notre sens, cette nécessaire information devrait concerner tant les produits bruts que les produits transformés (ex. salade de poisson, tartare, sashimi, rillette, terrine etc).

Dans l’attente de la prise de telles mesures, nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos meilleures salutations citoyennes.

Pour EPLP, la Présidente Martine Cornaille