Centrale SLN : on a échappé et on échappera sans doute définitivement à une 3° centrale au charbon !
EPLP inlassablement « à la manoeuvre » d’opposition (depuis 2007 !) a gagné sur ce point. Réjouissons-nous.
Notre source ?
Le rapport de la 2° mission d’experts en charge de l’évaluation de la centrale C de Doniambo. Il ne nous a pas été remis localement (malgré nos demandes réitérées !) mais nous l’avons trouvé sur le site du MEDDE (!) à :
http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/009133-03_rapport_cle211b13.pdf
Nous l’avons lu. Et déplorons que les conclusions de cette deuxième mission d'experts (comme en leur temps celles de la première !) soient celles que certains "puissants" de l’hexagone et du Caillou attendaient.
Alors pour les experts AUSSI, vive le gaz naturel liquéfié !
Ils laissent cependant la porte entr’ouverte à 20 MW d'origine solaire photovoltaïque (sur 180 à 220 MW au total). Et ne manquent pas de détailler tous les inconvénients de cet appoint solaire (mais seulement les inconvénients !)…
Ils écartent par contre le solaire à concentration dit thermodynamique POUR DES MOTIFS FALLACIEUX (ils avancent encore et toujours les mêmes contrevérités : elle serait une technologie "
encore nouvelle", demanderait un grand espace, aurait le grand défaut de l’intermittence… Voir ci-après extraits sites AREVA et Naturasciences *).
Rappelons qu'en 2015, environ 4,7 GW de capacités de solaire thermodynamique étaient installés dans le monde, dont 2,3 GW en Espagne et 1,7 GW aux États-Unis (**). Ce n'est donc pas une technologie "
encore nouvelle" telle que les « experts » la désignent, c'est seulement une technologie mâture dont la France s'est désintéressée. Et elle persiste et signe.
NB: 1) Nous avons interrogé Météo France NC afin de connaître le potentiel d'ensoleillement direct de Nouméa. Il est dans le haut de la fourchette !
2) Et pour pallier à l’intermittence, des fluides caloporteurs peuvent restituer la chaleur durant plusieurs heures voire jours. Le stockage peut aussi se faire grâce à de l’hydrogène, de l’air comprimé, des volants d'inertie etc. (***).
Tout ceci nous permet d'affirmer que nos craintes (exprimées de vive voix et exposées dans notre post ci-dessous du 26 octobre dernier intitulé « Centrale SLN Doniambo. On y revient… ») étaient fondées : les experts ne disposaient sans doute pas de l’indépendance requise pour une étude EXHAUSTIVE de qualité. Il leur fallait aller dans le sens demandé…
Nous faisons valoir qu'une solution exclusivement fossile (100 % gaz en l’occurrence) ne résoudra en rien la formidable dépendance de la Nouvelle-Calédonie aux énergies venues d'ailleurs.
Cette très forte dépendance est très coûteuse financièrement (elle est de 98.8 % et nous coûte 64 milliards de FCFP par an). Elle est aussi source d'une grande vulnérabilité.
Sans compter qu'elle ne contribuera EN RIEN à la nécessaire transition énergétique de notre pays... (****)
(*)
http://www.areva.com/FR/activites-415/la-technologie-du-solaire-thermique-a-concentration-csp.html
« CLFR : une technologie CSP éprouvée
La technologie CLFR (réflecteur à miroirs de Fresnel linéaires, technologie-clé d’AREVA en matière de solutions solaires thermiques à concentration, permet de générer de la vapeur.
Principaux avantages :
- une conception simple permettant de réduire les coûts,
- une faible consommation d’espace,
- une capacité de production de vapeur surchauffée à des températures et des pressions élevées,
- une utilisation de composants standards pouvant être fournis localement,
- des performances environnementales excellentes ».
http://www.natura-sciences.com/energie/solaire-thermodynamique611.html
« La conversion de l’énergie solaire passe donc par une étape thermique. Cela concède au solaire thermodynamique un avantage significatif par rapport aux autres énergies renouvelables : elle n’est pas intermittente et contribue donc à l’équilibre du réseau. Pour ce faire, deux solutions techniques sont mises en place : le stockage sous forme de chaleur et l’hybridation du système avec une source fossile traditionnelle (
gaz naturel ou
charbon) ou renouvelable (
biomasse ou
déchets).
«
La capacité de stockage thermique permet de fonctionner de manière stabilisée et surtout de manière décalée par rapport à la ressource solaire, de pouvoir en premier répondre à la demande de pointe en fin de journée. On peut aller jusqu’à avoir une production d’électricité 24h/24 », précise Jean-Louis Bal. »
Pour EPLP, la Présidente,
Martine Cornaille
(**) puissance de la centrale C à venir : 180 à 220 MW (= 0,18 GW à 0,22 GW soit 22 fois moins que la puissance de solaire à concentration installée dans le monde…)
(***) coût de revient en 2012 avec un système de stockage de six heures : 0,17 à 0,37 $/kWh (sans doute bien moins aujourd’hui). De plus,
la cogénération, c'est-à-dire l’utilisation de la chaleur résiduelle après génération électrique pour, par exemple, produire de l’eau dessalée ou du froid (voire sécher ou préchauffer le minerai ?), augmente sensiblement la compétitivité des installations solaires thermodynamiques.
Et évidemment, si la NC s’était dotée d’une écofiscalité (taxe carbone, taxe sur les combustibles fossiles hors particuliers…), le rapport avec le GNL serait largement plus favorable.
Mais la NC fait pour faire, pas pour bien faire !
Exemple : pour les seules 540 000 Tonnes de charbon importées en 2014 et totalement exonérées, une taxe de 10% aurait rapporté 2.5 milliards et une de 40% (à hauteur de ce que paient les particuliers sur leurs carburants), 10 milliards…
Après la monumentale gifle du nickel, à quand la monumentale gifle des énergies fossiles pour la Nouvelle-Calédonie ? Errare humanum est, perseverare diabolicum !
Mais notre système politique sait bien organiser l’irresponsabilité…
(****) on a lu ceci dans le rapport et on a bien ri –jaune-:
«
Les préoccupations s'affirment lors de la COP 21 et la NC entend y souscrire. La NC a voté le 21 juillet 2016 un schéma directeur de transposition énergétique. »
Nous pensions, nous, que le STENC pour SCHEMA DE TRANSITION ENERGETIQUE de la NC (tout est dit dans le titre !) visait à promouvoir les énergies renouvelables et à réduire la formidable dépendance énergétique de notre territoire. Les mots ont un sens. A croire que nous ne parlons pas la même langue...