EPLP a rencontré Mr Nicolas HULOT, envoyé spécial pour la planète du Président Hollande puis Mr CABRERA, conseiller de Madame la ministre de l’outre-mer le lundi 17 novembre 2014.
Lors de ces audiences, EPLP a fait notamment (*) part de ses préoccupations relatives à:
la centrale à charbon de la SLN : rejet des conclusions de la mission d’experts (absence d’experts du climat et de la Vie ; absence d’indépendance : fonctionnaires d’un Etat actionnaire), rejet du projet exclusivement charbon, renouvellement demande ferme de ne pas accorder d’aides financières publiques NATIONALES à ce projet durablement polluant (cf rapport Centre d’analyse stratégique du gouvernement français)
demande d’inclusion par l’Etat de la NC dans le périmètre du protocole Kyoto 2 (rappel du désastreux bilan carbone de la NC avec 36.8 T / an / hab. + dépendance énergétique très préoccupante + coût dépendance…)
la schizophrénie des provinces compétentes en matière d’environnement, face aux projets d’aménagement et d’exploitation minière, particulièrement lorsqu’elles en sont elles-mêmes un acteur principal: demande d’appui de l’Etat d’une modification de la loi organique pour que a minima les principes directeurs de protection de l’environnement soient de compétence de la Nouvelle-Calédonie
les risques liés à l’engagement de la signature de l’Etat pour la conservation du bien inscrit à l’UNESCO (face à l’exploitation minière passée et actuelle, aux projets d’exploitation d’hydrocarbures et de chromite détritique) et de la plaine des lacs inscrite à la convention RAMSAR (face à la dévolution des massifs Prony-Pernod à l’exploitation minière et à la pérennité de l’alimentation en eaux de cette zone humide)
A l’Etat garant du respect de la Constitution, EPLP a indiqué :
les nombreux vides juridiques préjudiciables à la santé et à l’environnement des Calédoniens : absence de normes calédoniennes relatives à la contamination des poissons par le mercure, de normes d’exposition aux champs électromagnétiques, de loi sur l’eau, de loi sur la qualité de l’air, de loi organisant l’information et la participation du public, d’encadrement de la publicité locale abusant d’allégations usurpées de durabilité et de santé, de désignation des commissaires-enquêteurs par le TA (chaque collectivité désigne qui elle veut !), règlementations pesticides, biocides et OGM très insuffisantes…
la gouvernance environnementale très approximative en Nouvelle-Calédonie : manque de transparence, d’information préalable et de consultation du public, absence de prise en compte des avis du public, éviction et sevrage de subvention pour les associations trop « actives »… avec des circonstances aggravantes que sont des décideurs peu sensibles aux problématiques de l’environnement (ou superficiellement pour « verdir » leur discours…), une étroitesse de notre territoire engendrant la peur de s'exprimer, de très nombreux médias dépendants d’intérêts économiques et/ou politiques (UN seul quotidien...), l’arbitraire et l’opacité dans l’attribution des aides aux associations…
Pour EPLP, la Présidente, Martine Cornaille
* Cf ci-dessous pour plus de détails
Autres sujets évoqués :
Contrôle légalité : attention au respect du droit constitutionnel à l’information-participation du public pour les décisions ayant un lien avec l’environnement.
Métaux stratégiques : annonce par l’Europe de sa volonté de sécuriser ses approvisionnements en métaux stratégiques. Quid terres rares en NC (partie terrestre) ?
+ Parc naturel de la mer de Corail : demande de moratoire sur la recherche d’hydrocarbures et autres ressources minérales dans la ZEE + demande / pas de délivrance de permis de pêche dans ZEE.
Organismes de recherche du territoire et baisse des financements publics, nécessité pour eux de contracter avec le privé : impartialité ? conflit d’intérêt ? Demande de financement pour une recherche exclusivement publique donc indépendante.
Critique faite à l’Etat responsable de la sécurité civile jusqu’au 1er janvier 2014 : pourquoi n’a-t-il pas établi les PPI des usines métallurgiques et des autres sites à risque industriel ? + carence gestion des feux.
Rappel de la demande d’EPLP de réalisation d’un bilan général, socio-économique, environnemental, sanitaire, sociétal, de l’exploitation minière passée pour réflexion sur « doctrine » d’avenir en matière de mine et de métallurgie en NC : mise en débat public « la mine jusqu’où, comment, pour qui etc. » ? cf aussi demande de moratoire général jusqu’à réalisation et mise à niveau en matière FISCALE et règlementaire.
Demande de subvention d’Etat pour EPLP ostracisé localement et qui s’épuise sans moyens professionnels.