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Etiquetage énergétique calédonien : les  coûteuses  et  inutiles  « ambitions » de la DIMENC…

Etiquetage énergétique calédonien : les  coûteuses  et  inutiles  « ambitions » de la DIMENC… Les appareils électroménagers consomment de l’énergie. Plus ou moins. Pour aider au choix écoresponsable, la Nouvelle-Calédonie prépare une loi de pays qui établit une norme d’efficacité énergétique ainsi qu’une obligation d’information des consommateurs. Jusque-là, tout va bien, on ne peut qu’approuver. Mais voilà que ça se gâte… Sachant que plus de 90% des appareils vendus en NC sont fabriqués en Chine mais importés de l’Union européenne, ils disposent déjà d’une étiquette d’efficacité énergétique (A3+, A2+, A+, A, B, C, D). On pensait donc logiquement que seuls les 10% restants feraient l’objet d’un étiquetage « local » (sous réserve que ces appareils soient encore importés puisque l’obligation d’étiquetage pourrait être dissuasive). Eh bien non, le service énergie de la DIMENC qui nous a « invités » à participer à une « concertation » a programmé un ré étiquetage des 90% d’appareils déjà étiquetés et un étiquetage « neuf » des 10% non étiquetés. Le ré étiquetage consistera en l’apposition d’une étiquette « calédonienne » sur les appareils qui disposent déjà d’une étiquette UE. Les deux étiquettes seront totalement différentes et un « vert » européen pourra être un « orange » calédonien. On imagine déjà la très compréhensible perplexité des consommateurs ! Et ce n’est pas tout… Pour « transposer » localement les données européennes, la DIMENC a d’ores et déjà acheté un logiciel (nous avons demandé son coût mais il ne nous a pas été communiqué…) qui sera mis au service des importateurs en charge de l’application de la mesure. Au lieu de devoir étiqueter au maximum 10% de leurs produits, ces derniers devront le faire pour 100% de leur marchandise. S’ils ne « rouscaillent » pas, c’est qu’ils sont très gentils... Et espérons que ces charges nouvelles ne pèsent pas sur les prix pratiqués… Enfin, alors que notre invitation concernait une « concertation », nous avons eu confirmation que « les jeux étaient faits » puisque ce logiciel est déjà achetéEnfin, cerise sur le gâteau… La DIMENC n’a pris en compte dans son projet d’étiquette locale que la consommation électrique durant le fonctionnement de l’appareil mais nullement sa durée de vie. Or l’énergie dépensée pour l’extraction des matériaux, la fabrication de l’appareil et son recyclage ne sont pas négligeables (sans parler de « l’eau cachée » !). Dans le contexte actuel de la nécessaire lutte contre l’obsolescence programmée, on en reste pantois… Mais à vouloir parler de ce que l’on ne connaît pas ou très mal, il n’y a là rien d’étonnant. La DIMENC s’agite beaucoup en matière d’environnement mais n’a pas les compétences requises pour ce faire (autre exemple dramatique pour la biodiversité calédonienne: la rédaction d’arrêtés d’autorisation ICPE –Installation Classée Pour l’Environnement- grotesques). Les demandes d’EPLP
  1. Que l’étiquette calédonienne à laquelle il semble que l’on n’échappera pas, apporte un vrai plus en mentionnant la durée de disponibilité des pièces détachées. Un appareil d’une durée de vie de 10 ans vaut mille fois mieux qu’un appareil pour lequel IL N’Y A PAS DE PIECES DETACHEES ce qui est malheureusement de plus en plus fréquent. NB : en général, ces appareils « jetables » sont à des prix attractifs mais ce n’est qu’un leurre puisqu’ils sont conçus pour tomber en panne dès la fin de la garantie et sans possibilité d’être réparés faute de pièces détachées.
  2. Que des moyens soient alloués au contrôle des données fournisseurs (cf scandale des émissions de CO2 des véhicules).
  3. Que la réglementation calédonienne évolue comme celle de l’UE et au même rythme.
  4.  Que les fonctionnaires engageant des dépenses somptuaires en soient comptables sur leurs deniers personnels afin d’aider à leur responsabilisation...
Pour EPLP, la Présidente,  Martine Cornaille EPLP le 8 octobre 2016