Bonjour à tous,
Si vous avez le temps et l’envie, allez écouter l’ITW donnée par EPLP à radio Australie (diffusion Pacifique non francophone) suite au jugement du 25 février dernier à:
http://www.radioaustralia.net.au/pacific/radio/program/pacific-beat/environmentalists-win-legal-battle-against-mining-giant-vale/1273514
et celle donnée à Koodji TV ci-dessous :
Martine Cornaille : « On ne doit plus subir le diktat des multinationales »
Il y a quelques jours, plusieurs associations écologistes ont réussi à faire condamner Vale-NC pour préjudice environnemental. Une première en Nouvelle-Calédonie qui a partiellement satisfait EPLP. Tour d’horizon des combats menés par la présidente de l’association, Martine Cornaille.
« C’est un long combat juridique qui vient de prendre fin » La condamnation de la multinationale, sommée de verser 40 millions de francs à cinq associations dont EPLP, n’aura pas été une mince affaire. En première instance les institutions de la Nouvelle-Calédonie avaient décidé de ne pas se constituer partie civile dans ce dossier, ce qui avait eu pour conséquence l’annulation de la procédure. « Il y a eu prescription car la Province Sud n’avait pas répondu aux demandes de la justice » explique Martine Cornaille au micro de Koodji-TV. Cependant, l’avocat général ayant décidé de faire appel, la justice a finalement rendu son verdict : « culpabilité totale de Vale-NC » suite à la fuite d’acide d’avril 2009. Pour la présidente d’EPLP « On espère que ça va pousser les industriels à l’avenir à avoir un comportement plus vertueux vis-à-vis de l’environnement et des populations » Même si la militante écologiste reconnait n’avoir obtenu que 5% de ce qui avait été envisagé à l’origine, elle se réjouit que « l’amende pénale a elle été multipliée par cent » tout en ne doutant pas du poids de « l’effet dissuasif » que cette jurisprudence pourra avoir sur le territoire.
« Il faut absolument que les politiques s’emparent du dossier environnement »
Compte-tenu du contexte local et du poids économique des secteurs de la mine et de la métallurgie, Martine Cornaille appelle, à la veille des élections, les politiques à s’intéresser davantage aux problématiques écologiques mais aussi à « permettre l’implication des citoyens dans les différents dossiers ». EPLP demande donc qu’un bilan sociétal et environnemental soit tiré concernant l’exploitation passé, présente et future du nickel, de façon à « ce que l’on voit, ce qui ne va pas et ce qu’on peut désormais se permettre » Si elle défend par exemple un moratoire en matière minière – selon elle souhaitable pour la Calédonie – EPLP demande également une remise à niveau en matière de fiscalité minière mais aussi que les élus se penchent sur le vide juridique concernant l’exploitation off-shore.
Taclant sévèrement le gouvernement calédonien « qui essaie constamment de nous savonner la planche », la présidente d’EPLP rappelle que les élus actuels sont trop souvent « autistes sur un certain nombre de dossiers » au nombre desquels l’utilisation des pesticides et la politique des transports. A quelques semaines des provinciales, Martine Cornaille appelle donc « les politiques à associer la société civile aux questions écologiques afin de ne plus subir les diktats des multinationales et pour choisir nous-mêmes notre destin ». Sera-t-elle entendue ?