En avril 2016, suite à l'installation du CESE (Conseil Économique Social et Environnemental) avec 6 conseillères et 35 conseillers (contre respectivement 7 et 32 lors de la mandature précédente), EPLP et sa présidente décidaient de demander au juge son avis sur des pratiques de désignation qu’elles estiment contraires à la loi, contrevenant notamment à l'article 1er de la Constitution:
« La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ».
Nous venons de recevoir le mémoire en réponse du Congrès de la Nouvelle-Calédonie dans cette affaire d'absence de parité au CESE.
D’abord, le Congrès tente de persuader le juge que les plaignantes n’ont pas d’ «intérêt à agir »… Cela traduit son ignorance crasse des principes du développement durable dont il se prévaut pourtant toutes les 5 secondes.
Bref, à EPLP, on espérait encore un tout petit peu (mais c’était encore trop !) que notre assemblée législative fasse amende honorable et renonce à défendre l'indéfendable en retirant les arrêtés contestés et en organisant la désignation de nouveaux conseillers et surtout NOUVELLES conseillères économiques, sociales et environnementales, à parité.
Mais non... L’institution persiste et signe: de son point de vue, il n'y avait pas d'obligation en la matière et donc elle n'a pas failli. En supposant que ce point de droit soit admis par le juge administratif, nous demandons : qu'en est-il de l’obligation MORALE ?
« Homme, es-tu capable d’être juste ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? » Olympe de GOUGE
Un CESE avec 6 femmes sur 41 conseillers, cela est normal et défendable pour nos élus (*) !
Mais dans quel monde vivent-ils ?
Qu'en disent leurs épouses, compagnes, mères, sœurs… ?
Et qu'en diront leurs électrices ?
Il est temps que nos vieux barbons machistes de toutes ethnies uniquement soucieux de conserver leur hégémonie de mâles laissent la place et que les élues femmes s’émancipent, en la matière, de la tutelle de leur « parti »...
La société ne peut pas fonctionner de manière harmonieuse sans réduire les inégalités, toutes les inégalités.
La sous-représentation « politique » des femmes entraîne indubitablement leur maintien dans une sous-catégorie humaine et, ce faisant, légitime toutes les maltraitances.
« Cela semble toujours impossible jusqu’à ce qu’on le fasse » Nelson MANDELA
Pour EPLP, la Présidente,
Martine Cornaille
(*) le gouvernement, lui, ne s’est pas encore manifesté…
(**) on espère que ce sont bien les élus et non des fonctionnaires qui prennent la décision de « défendre », même si cette décision est mauvaise…