XII.1. Contexte et problématique
L'éducation à l'environnement concerne aussi bien les enfants, pour lesquels, elle se décline en trois temps (école, loisirs, famille), que les adultes.
S'agissant de l'enseignement public français de façon générale, on constate une déconnexion entre l'école et la réalité qui sont perçues par l'enfant comme 2 mondes séparés.
Les cours restent trop souvent théoriques. De plus, l'organisation de sorties sur le terrain se heurte à une réglementation de plus en plus stricte et aux pesanteurs administratives.
Dans le secondaire, de compétence de l'État, il n'y a pas de temps réellement consacré à l'environnement. Éduquer à l'environnement est laissé au bon vouloir et à la sensibilité de l'équipe enseignante qui n'est du reste pas formée systématiquement dans ce but. L'éducation à l'environnement n'a donc pas valeur de programme obligatoire.
Dans le primaire, l'environnement est, tout comme dans le secondaire, abordé de façon transversale. Les programmes étant de compétence de la Nouvelle-Calédonie, il est possible de les adapter aux réalités du Pays et du monde actuel (cf. site de la DENC http://www.prim.edu.gouv.nc).
En dehors de l'école, les parents se consacrent de moins en moins à leurs enfants qui sont livrés à eux-mêmes et occupent leur temps devant l'écran. Dans ce contexte, comment l'enfant peut-il prendre conscience de la valeur de cet environnement ?
En ce qui concerne l'éducation des adultes à l'environnement, on constate que les enseignants, eux-mêmes, n'y sont pas formés systématiquement.
D'une façon générale, les adultes ne sont pas formés au respect et aux enjeux de l'environnement.
XII.2. Propositions
XII.2.a. MESURES URGENTES et/ou APPLICABLES IMMEDIATEMENT
Les décideurs (collectivités locales et entrepreneurs) doivent impérativement et dans les délais les plus brefs suivre une formation/sensibilisation aux problématiques environnementales (origines, conséquences, solutions envisageables).
XII.2.b. AUTRES MESURES
Faire une place de choix à l'environnement dans les programmes scolaires :
Pour le secondaire, faire appliquer la circulaire N°2004-110 du 8-7-2004 en inscrivant l'environnement dans le projet d'établissement pluridisciplinaire de façon obligatoire.
Pour le primaire et le supérieur introduire dans les programmes des parties obligatoires sur l'environnement, découvertes du monde et éducation civique surtout sous forme de projets à la fois concrets et théoriques.
Contenu des programmes :
effets de l'activité humaine sur l'environnement à l'échelle globale (effet de serre),
nécessité de réduire la pression sur les ressources naturelles,
recyclage et traitements des déchets,
les énergies renouvelables,
environnement et santé humaine,
éco-responsabilité dans les domaines de la santé, de l'alimentation (origine naturelle des ressources) et de la consommation, de la biodiversité, des feux de brousse.
Former systématiquement les enseignants.
Éduquer à l'environnement sur le terrain et dans la vie concrète de l'école :
changer l'état d'esprit de l'école avec moins d'académisme et de conceptualisation
plus d'activités manuelles, artistiques, de projets concrets, de sorties, jardinages, d'ateliers environnement (tri des déchets de la classe)
s'inspirer de la méthode Freinet en ce qui concerne la méthodologie face aux élèves
réduire toutes les lourdeurs administratives qui constituent un frein à ces activités
favoriser le déplacement des groupes d'enfants ou de jeunes par des tarifs préférentiels
doter chaque établissement scolaire et d'éducation d'un espace d'activités environnementales à intégrer dès la conception des bâtiments (jardinage, plantations, suivi de forêt, atelier)
au niveau du parc forestier et de l'aquarium ou de tous autres lieux de découverte de l'environnement : organiser la sortie et l'accompagner par une cellule d'animation pédagogique (animateurs et outils pédagogiques)
création d'une éco ferme, une éco maison associée à une base expérimentale de technologies appropriées ouverte aux visites et aux séjours de groupes d'élèves en classes vertes, visant à informer et sensibiliser au respect de l'environnement ;
créer sous l'égide du CIE un concours « environnement « sur le long terme entre les établissements visant à dynamiser la prise en compte de l'environnement, avec à terme une labellisation des établissements ;
les établissements scolaires et les collectivités doivent donner l'exemple en matière de respect de l'environnement (consommation de papier, climatisation, eau, nourriture saine, photo voltaïque), cf. site du label éco école :
http://www.eco-ecole.org
impliquer les APE dans leur démarche au respect de l'environnement.
Concernant les autres éducateurs :
Elargir les champs d'intervention et l'influence du CIE en augmentant ses moyens humains et matériels.
Créer des postes de « délégués « à l'éducation à l'environnement au niveau des institutions et des collectivités pour coordonner et impulser une éducation à l'environnement.
Concernant les autres médias éducatifs :
Donner une place de choix à l'information et à l'environnement dans les programmes de télévision, les médiathèques, les bibliothèques, les centres de documentation, centres de loisirs et la publicité.
Créer un comité de contrôle de cette information.
Formation des adultes :
Former les enseignants, les éducateurs, les parents dans le cadre de formations continues sur le lieu de travail, conférences (qui pourrait être assurés par le CIE).
Élargir cette formation aux tribus et aux quartiers. Former des formateurs.
Créer des unités de compétences en formation continue dans le domaine de l'environnement des professionnels de l'éducation.
Faire un rappel permanent au niveau du marketing de l'origine et du destin environnemental des produits avec attribution de label de développement durable.