XI.1. Contexte et problématique
La Nouvelle-Calédonie ne manque pas de publications. On peut en dénombrer plusieurs dizaines dans des domaines très variés.
Cette diversité ne doit pas occulter qu'il n'y a qu'un seul quotidien « d'information », à large diffusion sur l'ensemble du Pays. De même, il n'existe qu'une seule station de télévision locale gratuite.
Les principaux médias locaux sont largement dépendants des lobbies économiques et du pouvoir politique, ce qui nuit à l'information objective des citoyens.
La part faite à la publicité dans le quotidien local et le traitement du projet industriel du Sud par la presse écrite ou audiovisuelle en sont des illustrations.
L'effort fait par les pouvoirs publics pour rendre la télévision accessible au fond des vallées les plus reculées est également très significatif : la TV est un média puissant.
Elle est présente dans tous les foyers, mais l'information y est filtrée, dirigée et inaccessible aux citoyens qui souhaiteraient s'y exprimer. Les reportages sur des sujets environnementaux locaux sont quasi inexistants.
L'absence d'une information plurielle et contradictoire, dans le domaine de la presse écrite quotidienne et de la télévision, et le parti pris de traiter l'information, sans débats démocratiques ne permet pas l'exercice de la citoyenneté.
Le thème de l'environnement est utilisé de façon démagogique et récupéré à des fins politiques ou privées.
Les médias façonnent l'opinion publique. Quand l'image qu'on nous renvoie est déformée, on a forcément une représentation fausse de la réalité.
S'agissant de l'accès aux documents administratifs, il est à noter qu'il est assez difficile pour un citoyen ordinaire d'y parvenir sans passer par la CADA (Commission d'Accès aux Documents Administratifs).
Enfin, trop souvent encore les associations environnementales ne sont pas considérées par les institutions publiques comme de véritables partenaires.
Elles manquent par ailleurs de moyens matériels pour fonctionner.
Comment créer des espaces d'information, d'échanges, de réflexion, de débats sur l'environnement, les choix de société, la qualité de vie à long terme, l'exercice de la citoyenneté, des activités économiques alternatives respectueuses de l'environnement et de la santé ?
XI.2. Propositions
XI.2.a. MESURES URGENTES et/ou APPLICABLES IMMEDIATEMENT
Créer une Maison des Associations.
Répartir équitablement les moyens de fonctionnement distribués aux associations.
Favoriser l'émergence d'une presse écrite plurielle par la réglementation du financement par la publicité en imposant un quota (ex : 40 % de pub pour 60 % d'info), ce qui contribuerait probablement à la création de nouveaux supports et donc à la pluralité de la presse.
XI.2.b. AUTRES MESURES
Réaliser et diffuser périodiquement des émissions TV sur des sujets concernant l'environnement en Nouvelle-Calédonie, dont les maîtres d'œuvre seraient les associations environnementales.
Organiser des débats contradictoires sur des choix de société.
Revoir les grilles horaires des programmes TV : Diffuser des documentaires sur l'environnement aux heures de grande écoute.
Dans les établissements scolaires, développer la vie associative.
Prévoir dans l'emploi du temps des élèves un apprentissage systématique aux techniques de communication et dans le cursus de formation des enseignants un module de formation à la communication et l'expression orale. Equiper les établissements scolaires d'un mur d'expression et d'une estrade avec micro pour permettre aux élèves de prendre la parole et de s'exprimer devant leurs camarades.
Aiguiser l'esprit critique des futurs citoyens : apprendre à décrypter l'information, à lire une image.
Equiper la ville d'un mur de libre expression comme cela est le cas dans les pays anglo-saxons.
Utiliser les campagnes internationales (ex : la Journée de l'Environnement) ou le passage de personnalités médiatiques (Yann Arthus Bertrand), la télévision scolaire, les spots dans les avions, les jeux véhiculés par les médias, pour sensibiliser aux problèmes environnementaux.
Développer la signalisation en faveur de la protection de la nature par des repères visuels (ex : panneaux mettant en garde contre les feux en visualisant le facteur de risque environnemental lié aux conditions climatiques comme en NZ).