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Communiqué de presse

Communiqué de presse  

A l’annonce du projet d’hôtel sur l’îlot Casy, plusieurs associations venues d’horizons différents s’unissent pour protéger notre patrimoine : EPLP, ASNNC, Action Biosphère, Les amis du Carigou, La Palmeraie, Point zéro, Dumbéa Rivière Vivante, Codefsud, Convergence-pays, ARES, …

Les concessions publiques couvrent environ 16 hectares soit près du  tiers de l’îlot . Les constructions (45 bungalows + communs) nécessiteront un défrichage d’environ 2 ha supplémentaires (par rapport aux constructions actuelles).

L’îlot Casy a la particularité de posséder un substrat ultramafique, non corallien, ce qui explique son exceptionnelle biodiversité ; il abrite 150 espèces végétales dont certaines sur la liste Rouge de l’UICN, 2 espèces de roussettes protégées, au moins 11 espèces d’oiseaux dont 10 protégées (incluant 4 endémiques), ... En outre, la Baie de Prony abrite de rares structures hydrothermales (dont l’Aiguille de Prony, classée au patrimoine mondial) qui seraient menacées par une fréquentation touristique accrue. Le site est aussi un lieu de reproduction pour les baleines (les navettes de transport sont maritimes…).

Cet îlot appartient à tous et ne doit pas être soustrait à notre patrimoine, encore moins avec l’appui des finances publiques (défiscalisation, apport de Promosud, ...).

Enfin, comme l’Association des Hôtels de Nouvelle-Calédonie, les écocitoyens regrettent qu’un plan de développement touristique concerté ne soit pas mis en place à l’échelle de notre pays.

Aussi, nous invitons les Calédoniens à exprimer leur opposition à ce projet et leur attachement au patrimoine en participant à l’enquête publique (en Mairie du Mont-Dore du 19 avril au 12 mai inclus) et en signant une pétition. Des formulaires papier circulent (à télécharger, imprimer et faire signer autour de vous.  Retournez les avant le 12 mai) et un profil Facebook « Sauvons Casy ! » est créé pour signature électronique. Inscrivez vous-y en nombre et parlez-en autour de vous !

La pétition en ligne est disponible !  Cliquer sur le lien ci-dessous :

petition

(sur le site mesopinions.com)

Renseignements : Par le formulaire de contact

ou asso@convergence-pays.nc 81 63 33

ou ASNNC 12 Bvd Vauban – tél.fax 28 32 75 asnnc@canl.nc


Quelques arguments supplémentaires :

Extraits de l’argumentaire sur la défense de l’ilôt Casy à partir de la note remise au commissaire enquêteur
·         Faune et flore terrestres :
les inventaires effectués révèlent une richesse incomparable de cet îlot qui est sur substrat ultramafique (le seul en Nouvelle-Calédonie) et non corallien d'où la présence d'espèces rares et parfois endémiques :
Oiseaux, 11 espèces au moins, dont 10 protégées parmi lesquelles 4 endémiques ; orchidées, dont une sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature ; forêt de cycas endémiques ; 2 espèces de roussettes endémiques.
Le bruit occasionné lors des travaux fera fuir les oiseaux, de même qu'une fréquentation importante de touristes sans parler de l’inévitable pollution lumineuse.
·         Fonds sous-marins et Baie de Prony :
on connait leur richesse (aiguilles hydrothermales) puisque la « célèbre » Aiguille de Prony a été incluse dans les zones inscrites au Patrimoine Mondial et est classée en Réserve Naturelle Marine. L'îlot Casy est également inclus dans une Réserve Naturelle Saisonnière Marine (Code de l'Environnement de la Province Sud – article 213.21 et 213.20).
Comment peut-on autoriser la construction de complexes hôteliers dans des zones classées ? Ces classements n'ont pas été faits sans excellentes raisons. Alors que penser de ce projet, connaissant les dégâts et les pollutions inéluctables que vont causer la présence de centaines de touristes et la circulation de nombreux bateaux ? Par ailleurs certains bungalows sont pratiquement les pieds dans l'eau : leurs occupants respecteront-ils le lagon ? et la bande des 10 mètres doit rester libre d’accès.
De surcroît, la décision de valoriser cette zone ne devrait pas précéder la création du comité de gestion qui aura à se prononcer sur ce type de valorisation.
·         Par ailleurs, la Baie de Prony est fréquentée une partie de l'année par les baleines à bosse qui viennent s'y reproduire et l'accroissement du nombre de bateaux qui les observent ne pourra que leur nuire.
Une étude vient d’être remise par VINC à la DENV relative aux impacts du trafic maritime sur les baleines. Elle permet d’évaluer les conséquences des très nombreuses navettes nécessaires aux transports des personnels, touristes, approvisionnement, voire déchets…
·         Lors des travaux (pose du câble électrique et de la conduite d'eau) les fonds sableux et/ou vaseux vont être remués et provoquer des nuages de fines en suspension qui se déposeront sur les coraux, les tuant - aucune mesure préventive ne semble prévue.
·        
·         Partie terrestre de l'îlot :
aucune étude des sols n'a été effectuée : de quelle façon les eaux de ruissellement, les eaux chlorées de la piscine, des spas et des douches ainsi que les eaux usées vont elles s'infiltrer dans le sol ou s'évacuer dans le lagon au risque de détruire la faune et la flore sous-marines. Quelles eaux devrait récupérer la station d'épuration ? Que deviendront ses effluents ?
AUCUNE étude géologique n’a été menée pour valider (ou pas) l’infiltration des effluents liquides ! Et si les conditions géologiques ne permettent pas ce type d’évacuation aucune solution alternative n’a été étudiée !
·         Où seront déposés les déblais lors du creusement de la piscine (à quelle profondeur se trouve la lentille d'eau douce si elle existe ?) et des tranchées creusés lors des travaux ? Les risques de      pollution lors des travaux sont évidents, aucune mesure de protection ne semblant envisagée.
·         On sait qu'un hôtel est gros consommateur d'eau alors que celle-ci devient une denrée précieuse (à preuve la création de comités de gestion de l'eau). On risque de porter atteinte aux ressources en eau douce de la zone
·         Un hôtel de luxe qui s'intitule « Ecolodge » (cela ne correspond à aucun critère de qualité écologique !) aurait du adopter une démarche HQE et aurait du , par exemple, envisager de produire son énergie par des panneaux photovoltaïques ou d’autres sources renouvelables.
·         La destruction de l'ancien hôtel en place n'est assortie d'aucune garantie quant à la protection de l'environnement (déblais, poussières, bruit,...) et aucune étude ne semble avoir été faite quant à la présence éventuelle d'amiante.
·         Privatisation de l'îlot :
le domaine public maritime appartient à tous les habitants, de la Province sud mais aussi du Territoire. Les concessions par la Province, puis par le Territoire ne correspondent pas au respect de l'intérêt général ni de ceux des coutumiers.
C'est ainsi que 16 ha, soit plus du tiers de l'îlot, seront concédés. Nous avons lu que la redevance provinciale annuelle serait de 120 000F… Il faut se pincer pour y croire. La collectivité est donc encore spoliée.
·         Les promoteurs parlent d’utiliser des « matériaux naturels » : s’il s’agit de sable, granulats,... leur extraction a souvent des effets environnementaux problématiques.
Durée annoncée du chantier : 24 mois. Combien de personnes y participeront ? Si elles sont logées sur site, comment seront traités leurs déchets ?
·         Ligne haute tension côté grande terre (33 pylônes !) : Quels impacts de sa pose ? Son tracé « à la serpe » laisse présager le pire pour la biodiversité !
·         Quels impacts des champs électromagnétiques produits par le câble sous-marin, en particulier sur les mammifères marins dont les baleines, sur le site ?
·         Que fera t-on des déchets solides pendant l’exploitation ? Seront-ils triés en vue de valorisation ? Rien ne le laisse présager
·         La pluviométrie de l’îlot est telle que pour le confort des hôtes les climatiseurs seront en service de façon prolongée. Or l’électricité nécessaire à leur fonctionnement est d’origine fossile : le choix du site a été mal pensé et son approvisionnement énergétique hérétique
·         On a choisi pour installer cet hôtel une zone sous le vent de l'usine de Vale Inco (voir accidents récents en série) à faible distance ( 5-6 km) du port servant à l'usine où seront manipulées des substances dangereuses (acides sulfurique, chlorhydrique etc...) : ce qui n'est pas propice au développement du tourisme et présente des dangers importants pour la sécurité des personnes.
 L’hôtel serait situé sous le vent de la centrale au charbon de Prony-énergie qui rejette des poussières, du SO2, du mercure… Il serait aussi en limite extérieure du second périmètre Seveso de l’usine VINC. Est-ce cela un « site naturel non pollué » ? Et s’il doit y avoir évacuation du personnel et des hôtes, quel délai par voie maritime ? Ce délai serait-il compatible avec la sécurité ?
·         Affirmer « pas de pollution générée par l’hôtel » : insuffisant, cela reste à démontrer !
·         Les risques de pollution par hydrocarbures ne sont pas évoqués (alimentation des moteurs des navettes, du groupe électrogène). Ils existent. Affirmer « pas de pollution environnementale pour l’eau de mer » est gratuit et n’engage à rien.
·         Comme le site est dans une réserve, une « dérogation » est nécessaire pour procéder aux essais géotechniques. Quels impacts liés à ces études ? Rien n’en est dit.
·         il est écrit « une partie des effluents liquides sera utilisée pour l’arrosage » : quel est précisément le volume de des eaux ainsi recyclées ? Les chiffres figurant dans les documents sont contradictoires : tantôt 50%, tantôt 20 … Du coup les volumes à injecter dans le sol diffèrent.
·         Boues :
Leur stockage est prévu sur le plateau. Après quelques années d’exploitation,il y aura une colline de « m… ». C’est inacceptable. Après 18 ans d’exploitation (durée de la concession), le volume est estimé à 86,4 m3 x 18 = 1 600 m3…
Qui préside aux choix de leur traitement ? Sur quelles bases ? avec des considérations économiques ou écologiques ?
Leur séchage sera consommateur d’énergie. Où est le souci de décarboner la structure ? Le risque de pollution olfactive n’est pas exclu.
·         Les douteuses « mesures de compensation » des impacts (les promoteurs eux mêmes parlent de les « réduire » et non de les supprimer - cf par. 3 ou 5.4, impacts ) : leur coût total s’élève à 30 millions.
Pour un projet évalué à 2.3 milliards de francs CFP, c’est à peine plus de 1%...
On frise le ridicule. Mais il s’agit là d’une opération de « com » destinée à faire passer le projet… Après le choix du terme « écolodge », on est dans l’éco-blanchiment total pour une structure impactante sur terre et en mer, sans autonomie énergétique et sans moyens avérés de traitement de ses déchets ! C’est lamentable de galvauder ainsi la protection de l’environnement.
·         Le site comporte des espèces botaniques dans sa partie terrestre et des espèces de mollusques protégées en Province Sud et/ou classées VU par l’UICN. Le biotope marin récifal est déclaré « d’intérêt patrimonial, en relative bonne santé et au peuplement ichtyologique assez diversifié ».
Va t-on mettre ces irremplaçables richesses naturelles en danger en réalisant le projet ? Outre les impacts liés à la construction et à l’exploitation (à ceux déjà cités  s’ajoute le ruissellement sur terrains dénudés), aucune garantie quant au comportement respectueux des hôtes ne peut évidemment être donnée.
·         Les auteurs du document consulté écrivent : « nuisances liées au chantier pendant 24 mois, fortes lors du défrichement et terrassement, ainsi que pour les plaisanciers, faibles à moyennes (?) pour la faune et en baie de Somme ».
Cela n’est pas acceptable eu égard au fait que ces impacts s’ajoutent à ceux liés à la construction de la structure précédente. Le défrichement de 1,7 ha supplémentaires en particulier ne peut être décemment envisagé. Il y a 18 ans, les connaissances et les préoccupations environnementales n’étaient pas celles d’aujourd’hui ; ce qui était alors acceptable par ignorance ne l’est plus aujourd’hui.
·         Les propositions d’activités du type promenade-randonnée, plongée sont déclarées parmi les plus impactantes…
·         Nous nous interrogeons sur la faisabilité des visites de l’îlot pour les scolaires en raison car les établissements n’en ont guère les moyens. Poudre aux yeux !
·         L’un des bénéficiaires de la concession est le frère de l’actuel directeur de Promosud. Ce « mélange des genres » ne paraît pas éthiquement acceptable.
·         Enfin, quelle nécessité économique de construire un tel hôtel, alors qu'on sait que les hôtels en Nouvelle-Calédonie ont un taux de remplissage autour de 40 % (le précédent hôtel sur le même site –dont la construction a bénéficié de subventions publiques- a eu tant de mal à fonctionner -trop éloigné, problèmes de liaisons…- qu’il a fermé !).
On peut douter de l'intérêt de ce projet et de sa possible défiscalisation.
En outre, pour le syndicat des exploitants hôteliers la N-Calédonie n’a pas besoin de nouvelles structures 4* mais de catégorie inférieure, accessible aux touristes locaux.
·         Notons que les seules références sur la « durabilité » du projet sont financières. Nous dénonçons l’opération de communication entreprise avec le terme « écolodge ».