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Communiqué de presse Vale du 18 mai 2016

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Communiqué de presse Vale du 18 mai 2016

Objet : fuite d’HCl au port de Vale NC 18 mai 2016

Le 18 mai vers 8 h 30 nous avons été informés de ce qu'un important panache de vapeurs blanchâtres s'élevait du port de Vale NC. Il s'agissait de vapeurs de chlorure d'hydrogène ou acide chlorhydrique (HCl) échappées d'un conteneur. La fuite aurait été détectée vers 4 heures du matin. Vale a parlé d'un écoulement concomitant de quelques litres, voire dizaines de litres, d'acide chlorhydrique récupérés et confinés. Nous souhaitons connaître :

  • l’origine de la brèche du conteneur (défaillance accidentelle par choc par exemple ou défaut de conception ?)
  • les procédures qui prévaudront pour le retraitement de ces eaux acidifiées. Seront-elles déversées directement en mer au port, ou pompées pour traitement à l’usine ?

La Province sud a publié un communiqué rassurant indiquant que "la zone de stockage était spécifiquement équipée pour retenir d'éventuelles fuites, aucun impact environnemental ou humain n'est à déplorer". Si cette déclaration "tient la route" pour ce qui concerne les liquides, elle ne vaut évidemment pas pour les vapeurs. Pour limiter leur propagation horizontale, une "queue de pont" (= rideau d'eau) aurait été mis en place. A quelle heure ? EPLP s'inquiète en effet de connaître l'estimation du volume des vapeurs s'étant échappé du conteneur défaillant et la probabilité qu'elles puissent provoquer un dépérissement de la végétation alentour ainsi que des atteintes sanitaires, notamment aux salariés. En effet, HCl est un toxique puissamment corrosif. Il peut provoquer des brûlures chimiques très graves aux êtres vivants, notamment à l'appareil respiratoire humain. La mort peut s'ensuivre. Les feuilles des végétaux peuvent être "grillées" entrainant dépérissement et mort. D'autre part, Vale a indiqué que ce type d'incident était "minime" et "s'était déjà produit". A EPLP, on considère qu’une fuite d’un produit hautement corrosif ne doit pas être minimisée. D’autre part, nous interrogeons sur la répétition d’incidents du même type : les autorités compétentes ont-elles été informées de ce/ces précédent/s ? Si oui, quels enseignements ont été tirés et quelles suites ont été données pour éviter une répétition (et ce, sans succès !) ? Si non, quelles sanctions et mesures correctives seront prescrites pour ce défaut d'information de la tutelle ? Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des réponses que nous obtiendrons si nous en obtenons...

Soulignons que l'industriel du sud est coutumier des accidents-incidents et que chaque nouveau fait accroît nos inquiétudes. Nous renouvelons donc notre demande à la province sud de produire des enquêtes indépendantes sur les accidents industriels intervenus sur son territoire (aux frais de l’industriel s’entend).

Nous rappelons que la seule enquête menée suite à la fuite des 6-7 mai 2014 ayant affecté le creek de la baie nord a été conduite par l'industriel lui-même. Il a produit ses propres conclusions ayant conduit au licenciement de deux salariés. NOS conclusions en termes de responsabilité sont tout autres (nous avons été confortés par l’avis d’un expert sécurité). Tout un chacun comprendra que cette situation où Vale est juge et partie ne peut perdurer davantage. C'est l'intérêt de tous…

Pour EPLP, la présidente,

Martine Cornaille