Objet : exploitation du minerai de nickel en Nouvelle-Calédonie
Les environnementalistes d’EPLP souhaitent rappeler que le 25 juin 2011 (Communiqué de presse EPLP du 25 juin 2011), ils demandaient un moratoire général sur les autorisations minières le temps de réaliser un bilan global, social-sociétal, économique, sanitaire et environnemental de l’exploitation minière passée, d’organiser un débat public sur la place à donner au nickel dans notre économie, le temps aussi de « se mettre à niveau » en matière législative et réglementaire ainsi qu’en matière fiscale.
Plus de quatre années après, parce que bilan et débat n’ont pas été conduits en temps et en heure, le « conflit des rouleurs » s’éternise et menace dramatiquement le bien-être, l’activité et même la paix en Nouvelle-Calédonie.
La gestion réfléchie et maîtrisée des ressources minières de Nouvelle Calédonie est pourtant l’une des conditions principales de la politique de rééquilibrage (Nord-Sud et Est-Ouest) et donc de la réussite des accords de Nouméa pour un destin commun. Les parties prenantes dans ce conflit sont toutes d’accord pour demander des « expertises sur les chiffres du roulage et des exportations de minerai ».
Il était temps ! Mais cela nous semble très partiel…
Elles sont aussi favorables à des « discussions ». Mais aucune d’entre elles n’envisage d’y associer la société civile, populations et associations. Seuls les « acteurs » professionnels et les élus semblent légitimes. Et pourtant*…
EPLP rappelle que les ressources minières sont des BIENS COMMUNS, PATRIMOINE INALIENABLE DES CALEDONIENS, que leur cession GRATUITE est une hérésie à l’heure :
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où le fonds pour les générations futures n’est pas abondé
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où la redevance d’extraction est dans les limbes
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où le budget calédonien enregistre un déficit de 10 milliards FCFP
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où deux sur trois des métallurgistes « locaux » ne paieront pas d’impôt sur les sociétés durant au moins 15 ans
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où le coût de la réhabilitation des sites miniers orphelins est estimé par le gouvernement à plus de 100 milliards et celui du désengravement des cours d’eau à plusieurs centaines de milliards CFP...
Pour EPLP, la Présidente, Martine Cornaille
* « La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une urne, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus puis à se désintéresser, s’abstenir, se taire pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen non seulement sur les affaires de l’Etat mais sur celles de la région, de la commune…. Si cette présence vigilante ne se fait pas sentir, les gouvernements…, les corps organisés, les fonctionnaires, les élus, en butte aux pressions de toute sorte de groupes, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent bientôt, soit aux tentations de l’arbitraire, soit à la routine et aux droits acquis… La démocratie n’est efficace que si elle existe partout et en tout temps. » Pierre MENDES-FRANCE