Courrier adressé au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
A Messieurs les co-Présidents du Comité de Gestion du Parc Naturel de la Mer de Corail (1)
Objet : projets d’arrêtés « classement Chesterfield-Bellona » et « croisière dans le Parc Naturel de la Mer de Corail» du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Monsieur le Président,
Les 14 mars et 12 avril 2018, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a organisé deux ateliers visant à échanger sur le niveau de protection souhaitable des Chesterfield-Bellona et sur la règlementation du tourisme de croisière dans le Parc Naturel de la Mer de Corail (PNMC).
Les échanges ont été rudes et il est aisé de comprendre pourquoi.
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Du conflit d’intérêt, de la légitimité et de la neutralité…
EPLP dénonce le fait que nombre des membres du comité de gestion du parc sont en conflit d’intérêt (pêcheurs, opérateurs touristiques…) puisqu’ils participent à des décisions qui concernent leurs activités économiques. A noter qu’ils sont majoritaires et que les exigences des uns sont soutenues par leurs pairs à titre de réciprocité…
Nous leur dénions cependant le droit de peser sur la destinée de NOS BIENS COMMUNS en défendant une exploitation à leur profit…
Le 17 mai suivant, EPLP a reçu deux projets d’arrêtés issus de ces travaux. Ce sont eux qui nous incitent à publier cette lettre ouverte. En effet, les ambitions qu’ils affichent ne sont pas à la hauteur des enjeux de protection des îles éloignées du parc ainsi que de leurs récifs et lagons associés.
Rappelons qu’EPLP souhaite obtenir l’interdiction de toutes les activités économiques et notamment du tourisme de croisière dans les îles éloignées, lagons et récifs « pristine » de la ZEE calédonienne.
Ajoutons à cela que nous ne nous interrogeons plus sur la légitimité des « grandes ONG » à peser sur des décisions qui concernent la Nouvelle-Calédonie. En effet, notre philosophie est faite…
Les ONG, au contraire d’associations comme EPLP, n’ont pas de membres. De ce fait, elles ne représentent pas la société civile calédonienne et ce ne sont pas leurs membres qui définissent leur « politique » mais un board plutôt opaque. Elles ne publient pas leurs comptes au contraire de ce que nous faisons. La question vaut donc d’être posée : qui les finance et pourquoi ????
Elles disposent de fonds quasi illimités, sans commune mesure avec ce dont nous disposons. Tiens donc ?
NB : le budget de WWF est par exemple supérieur au budget du programme environnement de l’ONU, rien que ça !
Enfin tous les messieurs-dames qu’elles emploient VIVENT de l’environnement et s’attachent à ne pas déplaire pour défendre la pérennité de leurs salaires…
Trouver une explication de leur richesse versus notre misère est aisée. Elles sont sur le terrain du consensuel, du beau, du gentil, du ludique, nous laissant à nous seuls les durs combats. Protéger la « mère mer » ce n’est pas d’abord produire de belles images ou convier le ban et l’arrière ban sur un îlot déjà sur fréquenté, c’est d’abord et surtout lutter contre les pesticides et autres biocides, lutter contre les mineurs et autres pollueurs, c’est prendre position publiquement pour un niveau élevé de protection des Chesterfield comme contre une 3ème centrale électrique 100 % fossile donc aggravant réchauffement et blanchissement corallien et acidification des eaux…
WWF, PEW, CI et autres… les avez-vous jamais entendus sur ces sujets ???? Silence, « on palpe » !
Bref, ils incarnent « l’ennemi de l’intérieur » en se donnant et en donnant bonne conscience à peu de frais (enfin, façon de parler !). Il est temps de le dire haut et fort.
Ajoutons à cela le fait que les fonctionnaires des affaires maritimes qui assurent l’animation des ateliers de travail y défendent les positions du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie auquel ils sont soumis. Ils ne sont donc pas neutres…
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De la science.
Ces actes règlementaires ont été préparés alors même que le conseil scientifique du Parc n’est pas installé (après plus de 4 ans d’existence du parc…). Il n’est donc pas à même de donner un avis éclairant sur les objets des consultations. Or, pour EPLP, seules les considérations de scientifiques indépendants sont recevables pour orienter la politique de conservation et de développement du parc.
NB :1) Le gouvernement reconnaît d’ailleurs implicitement qu’il manque de données puisqu’il vient de lancer un appel à candidatures relatif à l’avifaune marine du Parc marin…
2) Les « experts » présents aux ateliers n’en étaient pas toujours (ex. capitaine de bateau, ornithologue AMATEUR…) et ceux qui peuvent prétendre à cette qualité ne présentent pas l’indépendance requise et n’embrassent pas tous les champs de compétences…
Quand le représentant des activités nautiques dit de la zone du V des Chesterfield qu’elle est « à fort potentiel touristique » nul « expert » ne met en balance le fait qu’il s’agit d’une zone fragile, refuge de baleines à bosse, de dauphins, de serpents marins et de grands requins du large (cf rapport P. Borsa IRD). Que c’est aussi une zone de nourrissage pour une partie des oiseaux marins des Chesterfield (fou brun, noddi noir et sternes néreis, huppée et diamant). Enfin, les îlots du Mouillage (sauf un) et l’îlot Loop, hébergent des colonies d’oiseaux d’intérêt patrimonial à l’échelle de tout le Pacifique (noddi noir, sterne fuligineuse) ou régionale (puffin fouquet, fou brun, fou à pieds rouges, frégates). Les terres émergées sont des sites de nidification pour oiseaux et tortues.
Nous redisons que livrer ces sites aux pêcheurs ou aux opérateurs touristiques est totalement inconcevable.
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De la « légèreté »
Ces arrêtés sont élaborés sans qu’une étude d’impacts (sociaux, sociétaux, économiques et environnementaux) n’ait été réalisée.
C1. Qui peut nier qu’il est nécessaire, avant toute décision, d’évaluer les impacts environnementaux du tourisme de croisière sur les îlots, lagons et récifs coralliens, tout comme les impacts de la pêche « historique » aux holothuries, les impacts de la pêche (toutes pêches) sur les écosystèmes, bref, les impacts de l’ouverture de la zone aux activités professionnelles etc. ?
Qui peut prétendre qu’une population de quelques centaines d’oisifs qui mangent et défèquent, s’adonnent aux activités nautiques et de plage durant 24 heures sur place (X fois par an), même « encadrées », pourraient ne pas laisser de désastreuses traces sur ces merveilles ?
C2. Nous affirmons que la croisière est une ineptie économique (2). Nous avons relevé que toutes les études disponibles conduisent aux mêmes conclusions :
– seules deux catégories d’acteurs en tirent leur épingle –dorée (3)– du jeu: les chantiers navals et les opérateurs commercialisant la croisière. Les populations « réceptrices » ne perçoivent qu’une aumône largement insuffisante au regard des impacts négatifs, sociaux, sociétaux et environnementaux subis. Rien d’étonnant lorsqu’on considère que les croisiéristes dorment à bord, se sustentent à bord, se divertissent à bord (sauf activités nautiques extérieures et visites à terre que nous redoutons tant…)…
– les touristes de croisière sont spécifiques, peu enclins à se convertir en touristes de séjour (étude de Morisson et al.)…
Nous faisons valoir que, par ailleurs, la NC n’est pas dépourvue de sites ouverts aux croisiéristes : les îles Loyauté, l’île des Pins, les îles et îlots des eaux provinciales… Comment justifier la « nécessité » d’en ouvrir d’autres, éminemment précieux et fragiles ?
Il est question de « protection au service du développement » (dixit M. P. Germain) mais quels impacts et quelle richesse peut-on attendre de ces « usages » ? Combien d’emplois crées en Nouvelle-Calédonie, combien de rentrées fiscales etc. ? Et pour combien de dégâts ?
Bref, sur quoi le gouvernement et l’Etat s’appuient-t-ils utilement pour se forger une opinion et décider de la conduite à tenir ? Qu’est-ce qui « éclaire » leur décision ?
En l’espèce, le pire est certain…
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De la responsabilité de l’Etat.
A chaque visite ministérielle ou présidentielle intervenue depuis la création du Parc marin, EPLP inscrit sa protection à l’ordre du jour de ses audiences. EPLP demande notamment à l’Etat qui assure la coprésidence du comité de gestion, et qui se sert sans vergogne de ce parc pour atteindre ses engagements internationaux en termes d’aires marines protégées et le met au service de sa communication verte:
- des moyens de surveillance supplémentaires
- une prise de position claire quant à l’éventualité de l’exploitation des ressources géologiques de la ZEE calédonienne
- idem pour l’interdiction du tourisme de croisière dans les îles éloignées et récifs « pristine ».
En vain !
Et pourtant tous les ministres de passage et jusqu’à M. Macron, ne manquent pas de se gargariser des « avancées », en matière de « gouvernance, des actions et de financement » de ce parc marin pourtant accessible à tout et tous et protégé de rien. De qui l’Etat se moque-t-il ?
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De l’éthique.
S’agissant des tourismes vert, responsable, durable, solidaire et éthique, ou autre écotourisme, nous préférons nous, parler d’EGOtourisme et fustigeons l’écofaçade du marketing des bons sentiments et de la bonne conscience.
Par définition, l’écotourisme se pratique dans des lieux écologiquement (et souvent socialement) fragiles. Il met l’accent sur la « croissance économique » en négligeant les aspects qualitatifs de celle-ci pour dissimuler la surconsommation et l’exploitation inhérentes au concept. Il faut donc le considérer pour ce qu’il est, à savoir un simple rouage de l’économie privée.
Les sites considérés seront visités par une infime minorité de Calédoniens alors que sont EUX qui en sont les PROPRIETAIRES et les GARDIENS.
Que dire de l’éthique de cet élitisme environnementalement coûteux ?
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Du scandale environnemental.
Focus sur le côté mer…
Rappelez-vous le rendu du projet pristine de l’IRD:
« Le projet « Pristine » avait pour but de redéfinir l’état de référence des écosystèmes coralliens en échantillonnant les récifs parmi les plus isolés de la planète. Ces données ont ensuite permis d’évaluer l’efficacité des réserves marines notamment pour les requins. Le projet a montré que même les réserves intégrales, de grande taille et anciennes ne peuvent remplacer les récifs isolés de l’homme où les biomasses en poissons sont 3 fois supérieures. Ces récifs isolés constituent les derniers refuges d’une partie de la biodiversité marine.»
Qui dit mieux ?
Si ces récifs perdaient leur qualificatif de vierges avec la bénédiction de nos décideurs cela serait sans notre aval !
Côté terre. En sus du dérangement de la faune terrestre (ex. envol d’oiseaux, interruption de la couvaison ou du nourrissage lors de l’approche –et s’agissant de faire débarquer des touristes, les rotations seront nombreuses !-. Si le dérangement dure, oeufs et jeunes mourront déshydratés), rappelons encore les effets désastreux des piétinements des nids et des terriers ainsi que de la flore -et ils seront réitérés !-, les risques d’introduction d’espèces exotiques envahissantes par exemple via des spores ou graines envolées, la pollution lumineuse du paquebot aux effets dévastateurs sur l’avifaune, les rejets de divers déchets –autorisés par la règlementation internationale-, la perturbation de la communication des mammifères marins par le bruit des moteurs, l’impact sur la qualité de l’air, les changements climatiques et l’acidification des eaux liés aux émissions de GES des bateaux de croisière eux-mêmes ou de leur producteur d’électricité etc.
Les colonies d’oiseaux favorisent l’établissement de la végétation par leurs déjections fertilisantes. La végétation participe à son tour à la stabilisation de l’îlot, l’aidant à résister aux cyclones. Ensuite, la décomposition des végétaux terrestres, des algues et autres débris utilisés pour la construction des nids, ainsi que l’accumulation des déjections participent à la croissance en hauteur des îlots. Le lessivage de nutriments vers la mer contribue à la croissance des algues symbiotiques des coraux. Ainsi, les oiseaux marins jouent un rôle-clé dans la croissance et la stabilisation des récifs et îlots coralliens, comme dans la résilience de ces derniers face aux événements météorologiques extrêmes.
A l’heure où l’on sait que les objectifs de la COP 21 ne seront pas atteints, on mesure bien l’importance de ne pas ajouter de stress aux stress…
Germain, nous vous avons interpelé de vive voix sur ce sujet de la croisière dans le PNMC. Vous nous avez répondu : « Ils ne débarqueront pas». Ah Bon ? Si l’on fie au descriptif de la compagnie, cela ne colle pas !
De surcroît, le projet d’arrêté « croisière » fait état d’un nombre maximal de personnes à terre en même temps…
Vous avez aussi ajouté péremptoirement: « Ils paieront mais ils viendront ». A quoi sert donc la concertation ???? Nos craintes sont confirmées : elle n’est que de façade !
Nous vous avons répondu que nous désapprouvions totalement la financiarisation de la nature. Une protection élevée de long terme vaut mieux que du laxisme et trois francs six sous aujourd’hui…
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De la raison.
Le parc fait 1 291 967 km2.
La zone Chesterfield-Bellona a 2.7 km2 de zones terrestres, 1 404 km2 de récifs et 11 460 km2 de lagons.
L’ensemble des terres émergées du parc (dont les îles basses éloignées Chesterfield-Bellona, Entrecasteaux, Pétri et Astrolabe) représente 6 km2, les récifs 1 632 km2 et les lagons associés 12 377 km2.
La Nouvelle-Calédonie ne peut-elle pas mettre sous cloche ces inestimables mais toutes petites zones :
0.00046 % de terres émergées,
0.12 % de récifs,
0.95 % de lagons ?
Ils le valent pourtant bien !
A noter que dès les années 1980, les scientifiques de l’ORSTOM devenu IRD appelaient à leur mise en réserve intégrale au regard de leur seule importance pour les oiseaux marins (rapport CORAIL 2). Et depuis lors, d’autres scientifiques ont démontré leur inestimable richesse biologique marine (cf. travaux Vigliola)…
Comment envisager que les îlots minuscules (des « motus ») sortent indemnes de la visite de quelques centaines de touristes X fois par an –même par groupes de 10 !-, X années durant ?
Au final, on constate l’âme en peine qu’après plus de 4 années d’immobilisme, la méthode utilisée pour évaluer l’intérêt de classer telle ou telle zone en réserve intégrale et pas d’autres et d’y autoriser ou pas telle ou telle activité professionnelle est pour le moins EXPEDITIVE.
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De nos exigences.
EPLP demande au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de classer en réserve intégrale toutes les îles éloignées, les récifs et lagons associés du parc et de transmettre d’urgence à l’Etat une proposition d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO (4).
Une hausse, même significative du nombre de croisiéristes n’est pas à même d’influer positivement sur l’économie du pays. La croisière c’est une pensée de court terme pour le profit maximum des seuls actionnaires des compagnies dont les intérêts sont ailleurs.
On n’en veut pas dans la ZEE calédonienne !
Développons un tourisme terrestre qui profite d’abord aux Calédoniens, tant en termes de découvertes pour eux-mêmes que d’emplois (7).
Les arguments ne manquent pas et votre erreur d’appréciation manifeste. Il faut renoncer ! A l’appui de cette prière, nous vous transmettrons les 4 200 signatures de la pétition que nous avons lancée.
L’entrée dans le « nouveau monde » impose des remises en cause profondes. Cela vaut pour la Nouvelle-Calédonie.
En conclusion, nous citerons Jean MISTLER, ministre et académicien : « Le tourisme est l’industrie qui consiste à transporter des gens, qui seraient mieux chez eux, dans des lieux qui seraient mieux sans eux ».
On ne peut plus vrai s’agissant de Chesterfield-Bellona ou autres terres émergées, lagons et récifs pristine du parc !
Pour EPLP, la Présidente Martine CORNAILLE
(1) Monsieur le Haut-Commissaire de la République et Monsieur le Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
(2) Extraits de « L’industrie de croisière dans la Caraïbe : facteur de développement ou pâle reflet de la mondialisation ? » de Kinvi Logossah Maître de conférences et directeur de recherche au Centre d’études et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée, Université des Antilles et de la Guyane (Martinique) :
« Les autorités entrevoient le tourisme de croisière comme un facteur de développement durable potentiel. Néanmoins, la nature particulière de cette industrie amène à s’interroger sur la pertinence d’une telle stratégie :
d’une part, les acteurs de l’offre, les compagnies de croisière sont complètement hors de la région ;
d’autre part les ressources financières injectées dans l’économie sont ténues alors que d’importantes externalités négatives se retrouvent à notre charge. »
D’où la question des enjeux de l’activité croisière : outil de développement ou pâle reflet de la mondialisation ? . Eh bien l’étude de l’expert incite à la prudence… D’abord parce que la région ne joue qu’un rôle marginal dans la stratégie de l’offre. Ce sont les compagnies qui, seules, conçoivent les stratégies d’innovation, de différenciation, de marketing qui orientent le marché. Ensuite parce que ces compagnies sont détenues par des capitaux extérieurs. Enfin parce que les bâtiments battant pavillons de complaisance échappent aux législations nationales en matière de travail, de fiscalité, d’environnement… Il en résulte pour l’économie un impact direct et indirect, ténu :
- bien que les compagnies réalisent d’importants profits, ceux-ci rémunèrent quasi-exclusivement des capitaux extérieurs (balance en devise défavorable car rentrées compensées par besoins accrus en produits importés)
- au plan social, les retombées en termes d’emploi sont insignifiantes (surtout au regard des revenus générés) et les emplois, s’ils existent, sont subalternes voire dégradants et mal rémunérés.
NB : les Calédoniens n’en veulent pas de ces emplois-là ! Cf la situation au Shératon Deva : aucun employé initialement recruté et formé n’est encore en place aujourd’hui !
- au plan environnemental existe d’importantes externalités négatives à charge du territoire (dégradation des milieux naturels et des patrimoines sociaux et culturels des pays récepteurs)
- la dépendance à l’activité est dangereuse car soumise à diverses influences extérieures : politiques des compagnies, aléas climatiques, mode…
- le tissu social et les bases culturelles sont fragilisés
- ce tourisme est concentrationnaire dans le temps et dans l’espace (activité épisodique réalisée sur un territoire très restreint).
L’inefficacité de l’industrie de la croisière s’explique par le nombre restreint de ses canaux d’impact. Les recettes proviennent :
- des maigres dépenses des croisiéristes sur place (NB : pas d’hôtellerie ni de restauration…). Elles sont passées en moyenne pour la Caraïbe de 36 US dollars en 1987 à 25.1 US dollars en 2002… Pour la Martinique, de 28.5 euros en 1992 à 13.80 euros en 2003 ! A noter que les dépenses terrestres concernent pour beaucoup des biens importés offerts en hors taxe (45%) , les attractions et excursions pour 17% et 8% pour l’alimentation.
- des approvisionnements dans le pays lorsqu’ils existent
- des taxes passager s’il y a lieu
NB : en NC, pas de fiscalité sur la croisière à ce jour. Les compagnies actuellement présentes en Nouvelle-Calédonie disent ne pas pouvoir envisager leur instauration avant plusieurs années…
Or, depuis les années 1990 les nouvelles stratégies d’exploitation tendent de plus en plus à maximiser le nombre de touristes restant à bord lors des escales et à minimiser le temps passé à visiter.
Ajoutons que l’industrie de la croisière est l’une des plus concentrées au monde et que dans ces conditions, il n’y a guère d’incitation à « faire bien ».
Enfin, le Pr Georges Cazes in « Tourisme et tiers-monde, un bilan controversé » démontre la corrélation entre flux touristique et inflation ! Les Calédoniens n’ont pas besoin de ça !
(3) Carnival Corporation annonce 30% de profit en 2002 et l’ensemble des compagnies caribéennes 17 %. On comprend mieux pourquoi les appétits sont aiguisés !
(4) P. Borsa: » A ce jour, les îles Chesterfield restent négligées du point de vue de la conservation. Pour des raisons obscures, elles ont été exclues de la série de sites inscrits au patrimoine de l’humanité et elles ne bénéficient d’aucun statut particulier permettant leur protection même partielle. «
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